La septième Convention nationale des agroéquipements s'est déroulée à Marseille les 8 et 9 avril 2010 dans un contexte de baisse des ventes de matériels. Les congressistes ont mis l'accent sur la nécessité de trouver une stratégie pour adapter les machines à de nouvelles façons de travailler.
Les ventes de matériels connaissent des baisses vertigineuses mais cela n'entame pas le moral des constructeurs et concessionnaires présents à la convention. Discours motivants et phrases chocs ont ponctué la première journée avec un leitmotiv : « La période de crise est le bon moment pour se renforcer et rechercher des pistes de développement. » Dans la perspective de la croissance de la population mondiale, les congressistes ont rappelé que la mécanisation est l'un des grands facteurs de progrès.
Du côté des ventes, les perspectives de marché pour 2010 sont toutes à la baisse. Axema, le syndicat qui regroupe constructeurs et importateurs, prévoit des ventes pour 2010 comparables à celles de 2006. Les prévisions les plus pessimistes concernent le marché du tracteur. Après un record à 31.500 unités en 2008, puis un retour à un niveau normal en 2009 (28.332 unités), les prévisions pour 2010 se situent autour de 22.250 immatriculations.
Alain Dousset, président du Sedima (syndicat de concessionnaires) précise d'ailleurs que le tracteur sera de moins en moins le baromètre du marché pour les distributeurs. En effet, de nombreux matériels tractés atteignent maintenant des prix de vente similaires et leur commercialisation devient aussi rentable que celle des tracteurs.
Les perspectives pour les matériels de récolte sont toutes baissières avec 1.650 moissonneuses-batteuses attendues pour cette campagne (contre 2.455 en 2009), 270 ensileuses (contre 313), 280 presses de haute densité (contre 356) et 3.200 roundballers (contre 4.317 en 2009).
Le travail du sol n'est pas non plus épargné avec des baisses de 10 % pour les ventes d'outils animés, à dents et à disques. Cette chute des volumes s'ajoute à la baisse de 15 % enregistrée en 2009. La charrue a bénéficié d'un marché soutenu en 2009 mais n'échappera pas à la règle en 2010 et ses ventes devraient baisser de 10 %. Le plus durement touché est le secteur du distributeur d'engrais avec des diminutions estimées à 40 %.
Un petit espoir subsiste pour les salles de traite. Après une baisse des investissements de 35 % en 2009, certains constructeurs perçoivent un frémissement de reprise pour 2010.
Du côté de l'occasion, le marché peine à reprendre car il lui manque son habituelle locomotive : le marché des pays de l'Est. Les difficultés de financement en Pologne et en Ukraine pénalisent les concessionnaires français, dont le stock de ce type de matériels ne fait qu'augmenter.