Axema et Sedima, les syndicats représentant constructeurs, importateurs et concessionnaires, tiennent les 10 et 11 avril leur neuvième convention nationale des agroéquipements à Biarritz. Cet événement placé sous le signe de la valorisation des nouvelles technologies a accueilli une table ronde très animée sur ce thème dès jeudi matin, dans une salle affichant presque complet, avec environ 250 participants.
En guise d'introduction, Jean-Yves Bournigal, président d'Irstea, a rappelé la mission qui lui était confiée par pas moins de trois ministères : établir des recommandations d'ici à quelques mois sur les forces et les faiblesses du secteur des agroéquipements, notamment vis-à-vis des formations, et « les positions des différents acteurs pour s'inscrire dans un cercle vertueux de l'innovation ».
Le témoignage de Michel Welter, exploitant sur la ferme dite « des 1.000 vaches », est venu alimenter les discussions. Pour lui, « l'homme doit être placé au centre de l'innovation ». Il était appuyé dans cette direction par plusieurs participants insistant sur la nécessité de rester proche de l'agronomie, avec des nouvelles technologies plus simples à manipuler.
Rémi Hanot, directeur de John Deere France, a expliqué que le « développement des nouvelles technologies à la ferme était avant tout tiré par une demande sur le terrain, par une diversification des solutions proposées et par le prééquipement des matériels ». Il a d'ailleurs été appuyé par plusieurs interlocuteurs concernant la nécessité d'argumenter sur la valeur ajoutée et la valeur gagnée par l'exploitant en utilisant les nouvelles technologies plutôt que la notion de service ou de prestation donnée.
En ce sens, le problème de traitement des masses de plus en plus lourdes de données, issues de capteurs toujours plus nombreux, variés et à des prix de plus en plus faibles, à été soulevé par Stéphane Marcel, directeur de Maferme-Neotic, et avec lui l'émergence d'acteurs se proposant de digérer ces « big-data », moyennant paiement de la « valeur » procurée pour cela à l'exploitant ou à un partenaire, en l'occurrence le constructeur de matériel.
Et Michel Tramier, DG de Kverneland France, de nuancer et de conclure en énonçant que « lorsque le bénéfice est réel, l'innovation est adoptée. Il faut d'abord avoir la bonne approche pédagogique et créer la référence ».
Après les débats vivement nourris de la matinée se tenaient plusieurs tables rondes, notamment sur « l'infobesité » et sur la valorisation des nouvelles technologies et services. La première, un coaching sur la gestion de communication et de l'information web, plutôt orienté pour les managers, pourra, espérons-le, profiter aux agriculteurs, tant ceux-ci sont inondés en permanence d'e-mails et d'informations en tous genres.