Une nouvelle attaque de loup sur un troupeau de brebis à Caussols, au nord de Grasse (Alpes-Maritimes), a fait 13 victimes parmi le troupeau, a indiqué mardi l'éleveur, fatigué de ces attaques à répétition et inquiet pour l'avenir d'une profession qu'il dit « abandonnée de tous ».
« Sept brebis ont été tuées, dont une a été retrouvée à 15 mètres à peine des maisons. Trois autres gravement blessées à la gorge sont à abattre et trois ont disparu. On en a assez », a confié M. Bruno, président du syndicat ovin des Alpes-Maritimes.
Son troupeau a subi « 17 ou 18 attaques » durant l'estive. Soit, au total, « 86 brebis tuées depuis début juillet » sur un troupeau de 1.000 bêtes, élevées pour la viande, précise-t-il.
« Il faut qu'on se fasse une raison : c'est un métier perdu », dit-il. En maintenant le loup dans les zones pastorales, « on tue cet élevage extensif naturel, traditionnel, plus qu'écologique. Personne ne veut nous défendre parce qu'on ne fait vivre ni les usines à granulés, ni l'industrie pharmaceutique, ni les vétérinaires... Un jour, il faudra que ce soit les écologistes - qui sont pour l'instant (pour) le loup - qui nous défendent! », ironise-t-il.
Selon M. Bruno, berger depuis 32 ans, la moitié des éleveurs ovins du département ont disparu au cours des 15 dernières années, passant d'environ 200 à moins d'une centaine aujourd'hui.
Parmi les douze départements où des attaques de loups ont été constatées, celui des Alpes-Maritimes est l'un des plus touchés.
La France compte une population d'environ 200 loups, que les éleveurs, principalement dans le sud-est, accusent de décimer leurs troupeaux.
La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a promis fin juillet « l'ouverture d'un processus de concertation dans la perspective d'un nouveau plan national d'action » sur le loup qui succédera en 2013 au plan 2008-2012
Ce « plan loup » vise à protéger le loup tout en limitant son impact sur l'élevage.