Le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, s'est déclaré opposé à la proposition de la commission Attali de mettre fin à l'interdiction de la revente à perte, dans le cadre de la réforme de la loi Galland, dans une interview au quotidien Le Monde daté de mercredi.
«C'est l'un de mes points de désaccord» avec la commission Attali. «A court terme, supprimer le seuil de revente à perte peut faciliter la vente ponctuelle d'un produit, mais à plus long terme elle présente plus de risques que d'avantages», a-t-il estimé.
Selon le secrétaire d'Etat, une telle mesure «ne facilitera pas une baisse durable des prix». Evoquant la demande des distributeurs qui souhaitent avoir la possibilité de négocier les prix avec leurs fournisseurs afin de pouvoir faire baisser les prix, M. Chatel a indiqué que le gouvernement n'avait «aucun tabou. (...). Si c'est une idée qui permet de faire davantage baisser les prix, alors creusons-la!»
Il a suggéré notamment de procéder à des expérimentations comme «permettre aux distributeurs de négocier les prix uniquement avec les grands fournisseurs ou dans certains secteurs».
Luc Chatel a insisté sur la nécessité de «remettre de la souplesse, de la transparence et de la concurrence dans le système». Mais, a-t-il poursuivi, «il est hors de question que le consommateur soit l'otage d'un rapport de force entre industriels et distributeurs».
Tout en reconnaissant les hausses de matières premières alimentaires, il a souligné que dans le coût de prix de revient de certains produits, l'impact de cette hausse «est marginal».
«Pendant quatre ou cinq ans, le lait a perdu entre 20% et 25%. Or je n'ai jamais vu le prix du yaourt baisser. On ne peut pas éternellement avoir des alignements à la hausse et jamais à la baisse», a-t-il mis en avant. «Que certains profitent du changement de législation pour augmenter massivement leurs prix est inacceptable», a-t-il lâché.