Les syndicats agricoles n'ont pas tardé à réagir au lendemain du vote, en première lecture à l'Assemblée nationale, du projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt. Leurs réactions diffèrent mais ils restent tous mobilisés pour les prochains examens du texte, et notamment au Sénat dès le mois d'avril.
La FNSEA juge que le texte ne « répond pas complètement aux préoccupations et aux attentes des agriculteurs ». Elle rappelle, dans un communiqué, ses « huit priorités pour l'avenir » parmi lesquelles on retrouve l'affirmation du rôle stratégique de l'agriculture et la création d'une compensation agricole qui indemniserait les pertes collectives induites par la consommation de foncier. Elle attend désormais du Sénat des « améliorations substantielles ».
Jeunes Agriculteurs (JA) reste « vigilant » pour la suite des discussions. Il demande aux sénateurs d'ouvrir le statut d'actif agricole aux jeunes dont l'activité est secondaire et de prendre en compte la formation professionnelle. Il se félicite des mesures prises en faveur de l'installation comme l'allongement de la déclaration d'intention de cessation d'activité à quatre ans et l'adaptation du contrat de génération à l'agriculture. Concernant le foncier, JA souhaite « aller plus loin » mais salue l'élargissement du droit de préemption de la Safer aux ventes d'usufruit et aux parts de sociétés lorsqu'elles sont cédées en totalité.
Un point qui ne fait pas recette du côté de la Coordination rurale qui déplore « une nouvelle restriction du droit de propriété ». Le syndicat regrette que « ce projet, censé incarner l'avenir de l'agriculture française, est aux antipodes de ce qu'en espéraient les agriculteurs, inquiets pour leur futur ». Elle appelle les sénateurs à « faire preuve de bon sens ».
La Confédération paysanne estime que « tout n'est pas encore joué ». Au début des discussions, elle avait manifesté devant l'Assemblée nationale pour demander au ministre de « marquer son temps » avec une loi courageuse. Elle reproche au texte d'être « très contenu » dans l'accès au métier, « limité » dans l'encadrement des antibiotiques et des pesticides, « inopérante » dans l'encadrement des montages sociétaires.