Le juge des référés de Coutances a repoussé jeudi d'une semaine l'examen d'une requête contre RTE, filiale d'EDF, d'une retraitée opposée à la construction sur ses terres de pylônes de la ligne à très haute tension (THT) du futur EPR de Flamanville (Manche), selon le greffe.
Il s'agit d'un dossier similaire à celui qui avait abouti le 13 septembre 2012 à la première condamnation de RTE, filiale d'EDF qui gère les réseaux, au sujet de la ligne à 400.000 volts qui doit acheminer l'électricité du futur réacteur nucléaire EPR. Cette ligne dite Cotentin-Maine a fait l'objet de plus 75 procès, selon RTE.
Le 13 septembre 2012, RTE a été condamné à cesser les travaux de construction de la THT sur la parcelle d'un agriculteur, n'ayant obtenu ni un arrêté préfectoral d'occupation temporaire de la propriété, ni l'accord préalable des propriétaires ou à défaut l'autorisation d'un juge.
Jeudi, le juge devait examiner une requête similaire d'Hélène Paingt, 82 ans, à Saint-Martin-d'Aubigny (Manche), où RTE avait commencé des travaux le 26 septembre sans l'arrêté préfectoral en question.
Il a reporté l'audience au 11 octobre 2012 car le préfet a estimé que cette affaire relevait du tribunal administratif et non du judicaire, selon l'avocat des opposants et RTE.
« C'est scandaleux. L'Etat et RTE méprisent la justice », a déclaré l'avocat des opposants à la THT, Me Gervais Marie-Doutressoulle.
Interrogé à ce sujet par l'AFP, RTE a répondu qu'un juge de Laval avait dans un dossier similaire pris une décision contraire à celle du juge de Coutances le 30 juillet 2012.
Mercredi une douzaine d'opposants ont investi le chantier sur la parcelle de Mme Paingt. L'action s'est poursuivie jeudi.
Le tribunal administratif de Caen a en outre annoncé jeudi avoir débouté quatre communes de la Manche qui demandaient l'annulation de permis de construire pour la THT, accordés par le préfet de la Manche, sur leurs territoires respectifs.