La FDSEA de la Manche dénonce un mépris de RTE, filiale d'EDF, à l'égard des agriculteurs concernés par le projet de ligne à très haute tension liée au futur réacteur EPR dans le département, a-t-on appris mardi.
« Permettez-moi de vous rappeler que le bon vieux temps où le paysan ôtait son chapeau devant le noble qui piétinait ses récoltes est plus que révolu », écrit le président de la FDSEA, Pascal Ferey, dans un courrier adressé au président du directoire de RTE, Dominique Maillard, lui reprochant d'avoir refusé de le recevoir.
« Monsieur le président, vos lignes à très haute tension passent sur des territoires qui ne sont pas les vôtres. Vous semblez considérer que vous pouvez vous affranchir de cette politesse élémentaire qui est d'écouter ceux qui doivent vivre avec vos lignes pour entendre les problèmes posés », ajoute M. Ferey.
La ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine, qui doit acheminer l'électricité de l'EPR en construction à Flamanville (Manche), fait l'objet d'une vive contestation. Les opposants redoutent des effets sur la santé dus à ces lignes qui émettent des champs magnétiques classés « cancérogènes possibles ».
Plusieurs exploitants installés près de lignes existantes sont persuadés que les THT rendent leurs vaches malades, et les obligent à jeter du lait quand les bêtes sont sous traitement.
Si la Confédération paysanne est très engagée dans les manifestations contre la THT et participe à des actions de déboulonnage de pylônes qui ont valu à un de ses leaders d'être condamné en justice, la FNSEA, de son côté, a toujours opté pour la négociation avec RTE, qui gère ces lignes.
« Depuis le début du projet de THT, la FDSEA a agi de manière mature et responsable pour concilier au mieux l'intérêt public et l'impact de l'activité agricole. Il aurait été bien plus simple et confortable de rejoindre le camp des opposants », poursuit M. Ferey. « Encore aujourd'hui, nous sommes accusés à tort de collaborer avec RTE et de taire des informations capitales ayant trait à la santé publique et animale en ce qui concerne le cas des élevages sous la THT existante », ajoute l'agriculteur, également vice-président de la FNSEA.
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