Une étude de l'Inra montre que les rendements des cultures varient plus en Europe qu'en Amérique et que les rendements des légumineuses sont globalement plus variables que ceux des non-légumineuses en Europe.
« Les chercheurs de l'Inra Versailles-Grignon ont mis en évidence que le rendement des cultures varie plus en Europe qu'en Amérique », indique dans un communiqué de presse l'institut. Alors que le rendement du blé, première céréale cultivée en termes de surface en Europe, présente la plus faible variabilité interannuelle, celui des légumineuses varie systématiquement plus.
Ainsi, le lupin présente une variabilité cinq à quarante-cinq fois plus élevée que celle du blé dans trois régions européennes sur quatre (Nord, Est et Ouest).
En Europe du Sud, le haricot est la légumineuse la plus variable, suivie par le soja. A l'inverse, la féverole est l'espèce la plus stable en Europe du Sud et de l'Ouest, le soja en Europe de l'Est et le pois en Europe du Nord. En Amérique, la variabilité du rendement des légumineuses est plus proche de celle des non-légumineuses.
Cette étude montre finalement que les rendements des légumineuses sont globalement plus variables que ceux des non-légumineuses en Europe.
Les niveaux de variabilité diffèrent toutefois selon les espèces et les régions, ce qui peut s'expliquer par des bioagresseurs (ravageurs et adventices), des systèmes de culture ou des pédo-climats différents.
L'évolution historique de la politique agricole commune (Pac) ou la forte compétitivité des importations américaines de soja vis-à-vis des légumineuses produites en Europe sont également des éléments à prendre en compte pour expliquer les niveaux de variabilité observés.
« Cette étude contribue à identifier les espèces de légumineuses à graines et les régions les moins risquées afin de favoriser l'expansion de ces espèces en Europe », conclut l'Inra.