Quelque 150 producteurs de légumes ont mené une opération coup de poing jeudi matin à Rungis et dans deux centrales d'approvisionnement de la grande distribution près de Paris pour dénoncer le recours aux importations, selon la Fédération nationale des producteurs de légumes (FNPL).
L'objectif était de dénoncer le «recours abusif aux importations en pleine période de production française».
Les producteurs ont rencontré des grossistes, puis des centrales d'approvisionnement pour Leader Price et Champion.
«Nous avons pu voir des tomates marocaines, des concombres espagnols, des poireaux belges, s'insurge Bruno Scherrer, directeur de la FNPL. Leur qualité était par ailleurs très limite.» Il dénonce le zapping des centrales d'achat entre les origines françaises et étrangères. «On a pu vérifier qu'une partie de la distribution ne jouait pas le jeu en privilégiant systématiquement l'importation aux produits français pour faire baisser les prix», a t-il déclaré, estimant que «cela mettait en péril (les) exploitations».
Une délégation de producteurs a été reçue au ministère de l'Agriculture dans l'après-midi. «Il y a un problème de distorsion de concurrence et l'Etat a son rôle à jouer», lance Bruno Scherrer.
Les producteurs ont demandé que puissent être proposés dans les cantines scolaires des «légumes produits dans le respect du développement durable». «Nous avons eu une écoute attentive, le ministère de l'Agriculture s'est dit prêt à accompagner notre initiative.»