Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a souligné jeudi qu'il y avait un risque réel d'émeutes de la faim dans le monde en raison de la volatilité des prix agricoles.
Le ministre, qui a rencontré à l'ONU le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et les représentants des pays du G20 à l'ONU, a souligné que tous avaient un diagnostic commun.
« Nous sommes tous préoccupés par le risque de crise alimentaire dans le monde, tous préoccupés par la volatilité croissante des prix agricoles mondiaux. Ainsi, le prix du blé est passé de 100-115 euros la tonne en juillet dernier à plus de 260 euros la tonne », a-t-il souligné.
« Nous sommes tous convaincus qu'il y a urgence à apporter des solutions concrètes à cette question de la volatilité des matières premières agricoles pour lutter contre le risque d'émeutes de la faim et pour lutter contre le problème de la faim dans le monde », a-t-il dit.
« Nous avons connu en 2008 des émeutes de la faim. Si nous n'apportons pas des solutions concrètes, rapides et efficaces, nous connaîtrons de nouvelles émeutes de la faim », a insisté M. Le Maire.
Dans le cadre de la présidence du G20, la France propose des pistes : la relance des investissements dans le secteur agricole, la transparence sur les stocks agricoles mondiaux, la coopération entre les Etats et la régulation des marchés financiers qui traitent des matières premières agricoles.
« Il est inacceptable qu'il puisse y avoir une spéculation sur la faim dans le monde », a indiqué M. Le Maire. « Il est inacceptable qu'il puisse y avoir une spéculation qui aggrave les problèmes de volatilité déjà dangereux pour un certain nombre de pays de la planète ». « Nous proposons donc une meilleure régulation des marchés de matières premières agricoles », a-t-il dit.
« Qu'il soit bien clair néanmoins que régulation des matières premières agricoles ne veut pas dire contrer les marchés, mais améliorer les marchés. »
Sur la méthode, la France souhaite travailler avec l'ensemble des Etats des Nations unies. « Le travail que nous proposons dans le cadre du G20 sur la question de la sécurité alimentaire est un travail ouvert à tous », a-t-il relevé. « Toutes les propositions seront les bienvenues, tous les Etats de la planète seront écoutés. »