« Morose » : tel était le qualificatif le plus employé lors du congrès annuel de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), les 20 et 21 mars 2013 à Nantes (Loire-Atlantique), pour décrire l'humeur des 400 congressistes. Le discours du ministre de l'Agriculture n'a pas suffi à les rassurer. « Ça va dans le bon sens, mais il doit aller plus vite, plus fort », estime un producteur.
La préoccupation majeure tournait autour du prix du lait et des difficiles négociations avec les industriels – coopératives incluses – pour obtenir des hausses. « Au stade actuel des OP [organisations de producteurs], on n'a pris aucun pouvoir », soulignait un éleveur. « Le seul moyen de s'en sortir est de renforcer le rôle des OP sur tout le territoire, renchérissait un autre. Nous avons besoin d'OP performantes, qui dialoguent entre elles pour savoir quelle politique de territoire mener. Demain, nous aurons un avenir si nous sommes capables de mettre en place des Ocep [Organisations collectives et économiques des producteurs] dignes de ce nom, et une capacité à nous organiser de façon à être performants. »
Les industriels sont aussi critiqués pour leur manque de clarté. « Quel est leur message, interroge Marcel Denieul, secrétaire général adjoint de la FNPL. Dans le Poitou-Charentes, Terra Lacta fait peut-être plus de mal que [la concurrence] des céréales. » Patrick Ramet, vice-président de la FNPL, renchérit : « Quelle ambition ont les industriels pour la filière laitière, avec toute sa diversité ? Si la réponse des industriels est mitigée, la FNPL reverra son implication au sein du Cniel, y compris en termes de cotisation... Les laiteries reconnaissent-elles les OP comme des partenaires majeurs ? Préfèrent-ils que la place des OP soit autour de la table de négociations, ou devant les grilles de leurs usines ? »
Plusieurs producteurs ont également attaqué de façon virulente la grande distribution, représentée par Mathieu Pecqueur (FCD) lors de la table-ronde organisée le 21 mars 2013, sur le thème « Les producteurs de lait à l'épreuve du partage des marges ». A ce sujet, André Bonnard, trésorier de la FNPL, estime qu'il est temps de construire une filière permettant de créer de la valeur ajoutée sur les MDD [marques de distributeur] et les premiers prix, et que cette valeur ajoutée soit créée pour l'élevage. Pour cela, il suggère un accord de filière, à l'instar de celui dans la viande bovine, du producteur au distributeur, pour étiqueter les produits avec le logo existant « Eleveur laitier de France », avec un cahier des charges simple : du lait produit en France, et des charges répercutées à l'aval.
Mathieu Pecqueur l'affirme : « La distribution ne partagera pas ses marges. Il faut donc recréer de la valeur ajoutée. » Comment ? Pour Patrick Ramet, le maître mot est « l'investissement ». « Il n'y aura pas de lait s'il n'y a pas d'usines », plaide-t-il. Il reste à trouver des sources de financement. La filière laitière ne possède pas de fonds d'investissement à l'instar de celui de la filière des oléoprotéagineux, Sofiprotéol. Arrivera-t-elle à en construire un, et avec quelles sources de financement ?
je ne vois pas le bon sens
mardi 26 mars 2013 - 12h22
je pense que c'est comme au crédit agricole,le bon sens est de l'autre côté,il faut avant tout avoir une politique de prix rémunérateurs et pas toujours et encore nous bassiner avec des subventions et aides de toutes sortes qui sont souvent inégalitaires pour beaucoup de producteurs,m Pecqueur a bien dit que la grande distribution ne partagerai pas ses marges ni ne les réduirait,alors a quoi bon investir des sommes phénoménales pour que ce soit encore eux qui s'en mettent encore plus plein les fouilles en leur fournissant des produits de marques distributeurs,choses qui ne devraient pas exister car c'est de la tromperie vis a vis du consommateur qui est toujours berné!