La coordination européenne Via Campesina souhaite que des mesures concernant la production laitière soient prises «sans tarder», sous peine de voir «la crise laitière européenne (...) conduire à un désastre social et territorial», a-t-elle détaillée le 3 avril dans un communiqué.
Elle demande que soit supprimée «l’augmentation du quota de 1% de cette année», et elle veut «remettre en cause celle programmée pour les prochaines années», pour finalement «réduire suffisamment le quota européen».
Mais «les petits producteurs ne doivent pas subir de baisse de production», souligne Via Campesina. Or, insiste la coordination syndicale, «la plus grande partie (des producteurs laitiers) sont des petits et moyens producteurs». Pour maintenir un maximum de producteurs, il faudra donc «différencier la baisse de la production», précise-t-elle.
Via Campesina appelle les producteurs à «se mobiliser pour forcer l’UE à revenir sur la décision de 2003 d’abandonner les quotas en 2015», et ainsi assurer «une maitrise publique de la production» ainsi qu'un «revenu suffisant à tous les producteurs de lait».
Cela n’est «possible que grâce à la maîtrise, à une meilleure répartition du quota et à un prix minimal et rémunérateur d’achat par les laiterie», martèle Via Campesina.
Elle exige par ailleurs que soient supprimées les restitutions à l’exportation, «forme la plus visible de dumping envers les pays tiers», selon elle. En parallèle, souligne Via Campesina, il faut «remettre en cause l’obligation d’importer des produits laitiers» tel que «l’accord agricole OMC de 1994» le permet, pour se protéger de prix trop bas.
Il faut «décourager la production laitière trop intensive dépendante du soja, favoriser la production laitière à base de fourrages locaux et de pâturages permanents, et valoriser les modes de production plus autonomes», estime-t-elle.
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