Prix du lait, reprise d'Entremont Alliance, régulation de la production, organisation de la filière, loi de modernisation de l'agriculture, autant de sujets sur lesquels la FDSEA du Finistère a fait part de ses attentes et de ses propositions, mardi, afin de « redonner un élan aux producteurs ».
Au sujet d'Entremont Alliance, la FDSEA « demande au gouvernement d’accélérer le processus de négociation et d’annoncer rapidement les conclusions de cette restructuration industrielle ». « Les producteurs ont besoin de lisibilité », souligne le syndicat dans un dossier de presse.
La FDSEA du Finistère soutient la proposition de reprise totale du fromager spécialisé dans l'emmental par la coopérative Sodiaal.
Elle s'inquiète également de la spécialisation du groupe dans la production d'emmental, qui est un marché très concurrencé et qui explique que les dirigeants d'Entremont « n’ont eu de cesse », depuis juillet 2008, « de décrocher du prix du litre de lait au risque d’entraîner les autres laiteries dans une spirale à la baisse ».
« L’urgence, aujourd’hui, est de trouver une solution durable pour les producteurs, mais aussi pour la filière. Il s’agit du préalable pour réussir à organiser la filière de façon efficace », estime la FDSEA.
Sur le dossier du prix du lait, elle « dénonce l’attitude irresponsable de la Fnil » (industriels), qui demande des « baisses intolérables » du prix à la production. Elle « revendique le respect a minima de l’accord du 3 juin 2009 ».
« La position de la Fnil remet encore en question le rôle de l’interprofession. Nous savions déjà que les recommandations de prix étaient illégales et à présent il est impossible de se mettre d’accord sur l’évolution des indicateurs économiques. Dans ce contexte d’insécurité juridique et politique, on peut véritablement s’interroger sur la pertinence du projet de LMA (loi de modernisation de l'agriculture) qui va accroître les missions de l’interprofession », déclare la FDSEA du Finistère.
Elle estime en outre « qu’il est nécessaire de mener une étude précise sur les éléments de gestion qui introduisent une distorsion de concurrence entre la France et l’Allemagne ».
En ce qui concerne les quotas laitiers, la FDSEA « exige la redistribution des 2 % de quotas supplémentaires » (1 % gelé par la France en 2009-2010 et 1 % supplémentaire pour 2010-2011).
« Le gel des 1 % à l’échelle de la France a démontré la volonté professionnelle de gérer les volumes de lait en fonction de la demande. Mais force est de constater que cette volonté est inutile et nous affaiblit si nous sommes les seuls à réguler » en Europe, poursuit-elle.
Enfin, elle fait part de ses réflexions concernant l'organisation économique des producteurs, « un sujet qui lui tient particulièrement à cœur ». « La FDSEA demande un renforcement du pouvoir de négociation via les organisations de producteurs » (OP), met-elle en avant.
Elle déplore néanmoins que le projet de LMA « ne comporte que des dispositions a minima » sur les OP. Elle demande en outre « une modification de l’OCM unique afin d’étendre à tous les secteurs sous OCM (organisation commune de marché) la possibilité offerte dans le cadre des fruits et légumes de constituer des associations d’organisations de producteurs (AOP), sans transfert de propriété ».
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