Entremont Alliance a finalement revu à la hausse son prix du lait pour le mois d’octobre en payant 262 €/1.000 litres contre 243 € initialement prévu afin de favoriser «le ralliement de tous les producteurs au projet de rapprochement avec Sodiaal», explique la lettre d’accompagnement adressée aux éleveurs avec leur paie de lait.
De son côté, Sodiaal a entamé un tour des départements bretons pour présenter ce projet aux éleveurs, mais surtout leur expliquer comment ils seront intégrés dans le groupe coopératif.
Comme dans toute coopérative, Sodiaal demande à chaque agriculteur une participation de 1,7 €/1.000 litres pour entrer au capital social mais en plus, elle prélèverait 3,8 €/1.000 litres par an pendant sept ans au titre de la participation à la restructuration d’Entremont Alliance.
«En contrepartie, nous garantissons un prix du lait national et nous conditionnons ce prélèvement à la performance de l’entreprise», a expliqué Frédéric Chausson, directeur du développement chez Sodiaal. Une réponse qui ne semble pas satisfaire les éleveurs qui ont déjà beaucoup donné à Entremont ces dernières années.
«Nous refusons le principe d’un droit d’entrée à fonds perdus», estime pour sa part l'Association des éleveurs de Bretagne apporteurs de lait à la laiterie Entremont Alliance (AEBEA). Au fil des réunions, des voix se sont élevées pour demander que la proposition de Lactalis soit également exposée. Le privé est toujours sur les rangs. Il a envoyé une lettre d’intention à l’AEBEA proposant de reprendre la collecte pour une durée minimale de dix ans; les producteurs seraient payés au prix des producteurs de Lactalis et avec la même flexibilité.
«L’accord d’exclusivité avec Sodiaal s’arrête à la fin de novembre 2009, il ne tient qu’à Lactalis de rentrer en contact avec CNP (Albert frère), l’actionnaire majoritaire d’Entremont», constate AEBEA.
Mais pour le trésorier de l’association, Ronan Jacques, «il faut que l’Etat s’engage à apporter les mêmes conditions de reprise qu’avec Sodiaal». Le temps presse, les marchés vont mieux, et certains éleveurs suspectent Entremont d’attendre pour améliorer ses comptes, sur le dos des producteurs, et vendre plus cher.