Les centaines de producteurs de lait manifestant depuis lundi à Bruxelles ont mené de nouvelles actions coup de poing, mardi, notamment en bloquant des bureaux de la Commission européenne.
Au lendemain de l'arrivée de quelque 800 tracteurs, la circulation est restée très perturbée dans le centre de la capitale de l'UE, en particulier dans le quartier européen où plusieurs axes étaient bloqués par des engins agricoles immobilisés.
Cette manifestation a réuni plus de 2.000 agriculteurs venus d'une quinzaine de pays européens, dont l'Allemagne, la France ou l'Irlande, à l'appel de l'European Milk Board (EMB), une confédération d'organisations de producteurs de lait et de syndicats agricoles.
En début de matinée, plusieurs dizaines de tracteurs ont bloqué les accès des bureaux des services de l'agriculture de la Commission. Des manifestants se sont ensuite rassemblés devant le siège de la Commission pour allumer des cierges et respecter une minute de silence.
« Cette action symbolique est destinée à alerter sur le fait que 150.000 exploitations ont fermé leurs portes » en Europe, a déclaré Erwin Schöpges, président de la branche belge de l'EMB et organisateur de la manifestation.
La veille, les manifestants avaient aspergé, avec 15.000 litres de lait, des façades du Parlement européen, où se tenait une réunion sur la réforme de la politique agricole commune (Pac).
La manifestation a progressivement pris fin, mardi à la mi-journée, avec le départ, au son des klaxons, des tracteurs, dont certains devaient rejoindre l'est de la Pologne, à plus de 1.000 km de Bruxelles. Les tracteurs devaient circuler en convoi, sous surveillance policière, sur les autoroutes de l'est et du sud de la Belgique.
Selon l'EMB, « la situation des producteurs laitiers européens est dramatique » car « les prix du lait ne couvrent plus les coûts de production et des milliers de producteurs ont déjà abandonné ». Le lait leur est acheté 0,27 euro le litre en moyenne, alors que le coût de production serait de 40 centimes, selon l'organisation.