A Laguiole (Aveyron), Jeune Montagne fait preuve d'une activité soutenue qui lui permet de rémunérer correctement ses producteurs de lait. Mais elle craint qu'avec l'arrivée à l'âge de la retraite de certains d'entre eux, les cessations se multiplient.
Afin de maintenir les exploitations en activité, la coopérative vient ainsi de mettre en place un programme d'aide à l'installation de jeunes éleveurs désirant reprendre les fermes où la succession n'est pas assurée.
« Avec l'Adasea, la Safer, la chambre d'agriculture et les JA, nous avons tout d'abord réalisé un état des lieux, afin d'évaluer le nombre d'exploitations étant dans cette situation, explique Christian Miquel, responsable de l'activité de l'amont chez Jeune Montagne. Nous avons ensuite décidé du montant de l'aide directe que nous allions proposer, en complément de la dotation au jeune agriculteur et de l'accompagnement technique de la coopérative. Celle-ci varie de 2.500 à 20.000 €. Une prime est aussi versée au cédant, si son exploitation est reprise hors cadre familial. »
Le montant de l'aide dépend du fait que l'exploitation soit spécialisée en lait ou non. Un jeune qui reprend seul une exploitation laitière spécialisée et s'installe hors cadre familial reçoit 20.000 €. A l'opposé, l'aide la moins élevée s'applique à une reprise dans le cadre familial d'une activité mixte.
A cela s'ajoute la possibilité de souscrire un prêt à taux zéro, proposé par Jeune Montagne à tous ses adhérents désirant investir dans leur outil de production.
Etre producteur pour le laguiole AOC nécessite toutefois de se plier à un cahier des charges très strict, garantissant la qualité organoleptique et sanitaire du lait, utilisé cru et entier.
Les vaches, de race simmental ou aubrac, sont nourries au foin séché par ventilation, provenant de la zone AOC, l'ensilage et l'enrubannage sont interdits, la pâture obligatoire, le concentré restreint et la production limitée à 6.000 litres par tête.
490 €/1.000 l payés en 2009 Si le cahier des charges de l'AOC est contraignant, il permet néanmoins aux producteurs de valoriser leur lait. La prime aux 1.000 l est de 4 € à 20 € si les vaches aubracs en lactation représentent de 1 à 10 % du troupeau, de 30,50 € pour les systèmes 100 % foin, etc. Le prix moyen du lait a été de 490 €/1.000 l en 2009 (409,66 €/1.000 l de prix de base). |