Les producteurs de lait espagnols ont dénoncé mercredi le « double langage » de l'industrie laitière et de la grande distribution françaises qui refusent de leur payer le prix minimum qu'ils ont concédé aux éleveurs français.
« Nous sommes très agacés par le comportement d'une certaine industrie française qui applique scrupuleusement les accords en France et détruit en même temps les éleveurs espagnols », a déclaré à l'AFP Roman Santalla, l'un des responsables de l'Union des petits agriculteurs (UPA).
Les producteurs laitiers espagnols ont exigé de leur gouvernement un accord identique à celui conclu à la fin juillet en France qui a garanti un prix minimum de 34 centimes le litre aux producteurs. La ministre de l'Agriculture, Isabel Garcia Tejerina, a toutefois botté en touche, en appelant les différents acteurs du marché à se mettre d'accord entre eux.
« Nous ne pouvons pas fixer le prix du lait», a-t-elle assuré mardi soir au terme d'une réunion avec le secteur, convaincue que les règles européennes empêchent ce genre de mesure. Elle a d'ailleurs assuré que le gouvernement français n'avait pas directement fixé le prix minimum, mais qu'il s'agissait d'un accord entre les différents intervenants sur le marché.
Des enseignes françaises dans le collimateur
Une prise de position qui a déçu les éleveurs espagnols. « Nous demandons que le gouvernement applique avec flexibilité les règles de la concurrence comme l'a fait la France », a expliqué à l'AFP Miguel Blanco, le secrétaire général de COAG, la fédération des agriculteurs et des éleveurs. Selon lui, le lait est un produit alimentaire « de base et stratégique » qui exige l'application « de mesures exceptionnelles ».
« Le gouvernement nous a laissés assez seuls », regrette M. Santalla, qui prévient que les mobilisations d'agriculteurs en Espagne vont se poursuivre et peut-être s'étendre à des supermarchés appartenant à des enseignes françaises. « Nous ne lâchons rien », affirme cet agriculteur. « Nous avons déjà restructuré 85 % de nos exploitations en Espagne et nous n'en céderons pas une de plus, ni à la France, ni à l'Allemagne », prévient-il.
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jeudi 20 août 2015 - 08h52
Le manque d’autorité de l’Europe 36 langages 36 problèmes crocodile40