Les industriels laitiers préparent-ils les esprits à une baisse supplémentaire? Dans une note d'analyse des marchés laitiers, la Fédération nationale des industries laitières estime que «la France cherche à imposer aux entreprises de transformation un prix du lait aux producteurs plus élevé de 20 à 25% que ceux de leurs concurrents». En clair, il faudrait baisser le prix d'autant. Mais les industriels hésitent à saborder l’accord du 3 juin 2009 et réveiller la colère des producteurs.
La Fnil dresse un bilan alarmiste de la filière laitière française, qui «n'est plus compétitive par rapport à ses voisins européens» à cause du prix du lait décalé, et où «le prix du lait payé aux producteurs est déconnecté de la réalité économique». La menace est à peine voilée: si le prix ne baisse pas, les industriels de taille internationale délocaliseront leurs outils à l'étranger et approvisionneront la France avec des importations. Les transformateurs de taille plus modeste seront condamnés à la faillite, et les producteurs ne seront plus collectés.
Signe que ce scénario est déjà en route, les importations de PGC augmentent «aux dépens de la production nationale», rappelle la Fnil. Ainsi, les arrivages de lait de consommation ont augmenté de 34% sur janvier-mai 2009 par rapport à la même période de 2008 et celles de fromages à pâte pressée, de 57%.
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