Le nouveau ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a plaidé vendredi, lors de sa première rencontre avec des producteurs de lait, en faveur de la «régulation» de la filière et de «la transparence» des marges.
«Tous les Français doivent avoir conscience des difficultés des producteurs car personne n'accepterait d'avoir des revenus en baisse de 30 ou 40%», a-t-il dit après une réunion à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime) avec les responsables de la FDSEA et de la chambre d'Agriculture.
Le ministre a demandé le «respect» de l'accord signé au début de juin entre les producteurs de lait et les industriels qui prévoit un prix moyen de 280 euros les mille litres pour 2009. «Il ne faut rien faire qui puisse fragiliser cet accord», a-t-il affirmé.
Toujours sur le court terme, il a souligné l'importance de la «transparence» des prix et des marges tout au long de la filière. «Nous voulons la transparence, c'est une exigence républicaine», a-t-il dit.
Sur le plus long terme, il a appelé à «construire un système qui assure de la lisibilité» pour ne pas courir le risque «d'avoir de moins en moins d'exploitations et de jeunes agriculteurs».
Ce système doit être fondé à ses yeux sur «la contractualisation» et «la régulation», en mettant de côté les quotas dont la disparition est programmée et en rejetant une libéralisation sans limites.
Pour Bruno Le Maire, la fin des quotas laitiers semble en effet actée. «Nous avons besoin d'outils de régulation, mais pas nécessairement des quotas laitiers, que l'on n'atteint jamais», avait-il souligné jeudi à l'issue d'une rencontre avec Mariann Fischer Boel, commissaire européenne à l'Agriculture. «Il nous faut travailler sur la régulation de la production pour donner aux agriculteurs la lisibilité et la stabilité de leur activité économique, leur offrir un revenu acceptable et régulier», avait-il précisé.
Vendredi, le ministre a visité peu auparavant un élevage d'une centaine de vaches laitières à Neuville-Ferrières tenu par Samuel Chemin et son fils Philippe. Ils chiffrent la baisse de leurs revenus «à 30.000 euros» pour 2009. «A 274 euros les mille litres aujourd'hui, nous ne couvrons pas les coûts d'exploitation qui sont de 300 euros au minimum», avaient-ils expliqué au ministre.
Malgré les fortes inquiétudes formulées par tous les éleveurs présents, la rencontre s'est déroulée dans une atmosphère détendue et le ministre a été invité à baguer une génisse née deux jours plus tôt et baptisée symboliquement «Europe».
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