A l'occasion de la réunion du comité en charge du lait de vache à l'Office de l'élevage, une vingtaine de représentants de la Confédération paysanne ont investi les lieux mardi après-midi.
Ces délégués régionaux sont venus défendre des idées «partagées par le plus grand nombre de producteurs, syndiqués ou non».
Convaincue de la nécessité de maîtriser la production, l'organisation syndicale réclame par-dessus tout le gel de la hausse du quota national et le plafonnement des allocations provisoires, qui seraient attribuées exclusivement aux petits producteurs.
«La FNIL (Fédération nationale de l'industrie laitière) nous rejoint dans le sens où les entreprises n'ont pas besoin des allocations provisoires, soutient Yves Leperlier, responsable de la commission laitière du syndicat. Certaines ne veulent plus payer ce lait.» Et pour les producteurs, il est hors de question de «produire plus pour gagner moins».
La Confédération paysanne ne nie pas les difficultés du marché ni la situation «catastrophique» des autres pays d'Europe. Mais le coût de production du lait ne doit pas être sous-estimé, et «tous les producteurs ne perçoivent pas suffisamment d'aides pour avoir les moyens de vendre à perte», insiste encore le représentant syndical.
Soulignant que la réunion d'aujourd'hui est «une première marche dans les négociations», Yves Leperlier alerte: «Si aujourd'hui rien n'est fait pour la maîtrise des volumes, nous sommes partis pour des mois de baisse du prix du lait.»
«L'augmentation du prix du lait en 2008 a été un feu de paille, qui nous brûle pour les années à venir», regrette un producteur. Et les plus vulnérables ne seraient pas forcément les «petits producteurs», mais les «producteurs d'avenir» ayant investi et qui sont aujourd'hui «sous perfusion», avec d'importantes dettes.