Environ 500 producteurs de lait, selon la police, ont manifesté ce lundi 23 mai 2011 à Angers pour dénoncer la « contractualisation » des relations entre producteurs et laiteries, et réclamer une régulation à l'échelle nationale et européenne.
Ces producteurs sont venus de toute la France pour manifester à l'appel de l'Apli (Association de producteurs de lait indépendants), de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale, avec une quarantaine de tracteurs, des remorques à lisier et des citernes de lait.
Réunis devant un bureau de la coopérative agricole Terrena à Angers, puis devant la chambre d'agriculture située à une centaine de mètres de là, les manifestants ont tant bien que mal tenté de discuter avec les responsables présents sur l'organisation de la filière laitière.
La confrontation a tourné au dialogue de sourd dans la mesure où les manifestants n'ont pas été reçus par un « administrateur en charge du lait » chez Terrena. Une fois devant la chambre d'agriculture, ils ont été reçus par son président, un éleveur de porcs.
Les producteurs ont dénoncé la faiblesse des prix du lait actuels et la mise en place de la « contractualisation », qui aboutit à décentraliser les négociations sur les prix du lait alors qu'elles étaient menées jusqu'à maintenant au niveau de l'interprofession nationale.
« Nous sommes contre une démarche d'émiettement de la discussion », a expliqué Gérard Durand, membre du comité national de la Confédération paysanne dont il est secrétaire général pour les Pays de la Loire.
Plutôt que des producteurs qui négocient les prix « chacun dans leur coin, on veut une représentation commune à l'échelle nationale et européenne qui puisse travailler sur des prix rémunérateurs », a-t-il dit.
« On veut créer une agence de régulation européenne, mettre en place une régulation et des prix référentiels pour toute l'Europe », a dit Paul de Montvalon, producteur de lait du Maine-et-Loire, et président de l'Office du lait, créé par des opposants à la contractualisation pour faire valoir la voix des producteurs auprès des industriels.
Les producteurs de lait, venus du Nord, du Pays basque, de la Bourgogne ou encore de la Normandie, ont longuement exprimé leur situation de détresse, accentuée d'autant plus par la sécheresse qui les oblige à acheter des fourrages et, selon eux, certains produisent à perte.
Car si les prix du lait ont augmenté ; depuis 2009 et la grève du lait alors initiée par l'Apli, les charges ont augmenté fortement dans le même temps, ont fait valoir les producteurs manifestants.