«Politiques, attention on reste mobilisés»: des centaines d'agriculteurs qui avaient soutenu la grève du lait se sont rassemblés vendredi à Mésanger, dans la Loire-Atlantique, en signe d'avertissement avant le Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE lundi.
En lieu et place des spectaculaires épandages organisés pendant la grève du lait, les tracteurs (500 selon la gendarmerie, un millier selon les organisateurs) se sont rangés dans un champ pour y former une étoile européenne et les lettres EMB (European Milk Board), du nom de la fédération européenne qui avait lancé le mouvement de grève du lait.
Parmi les éleveurs présents, les représentants des deux branches françaises de l'EMB, Apli (Association des producteurs de lait indépendants) et Coordination rurale qui avaient appelé à la grève, et de la Confédération paysanne, qui avait soutenu le mouvement.
«Nous voulons faire pression sur les ministres de l'Agriculture des 27 et leur faire savoir que nous sommes toujours là, et que s'ils nous oublient, nous on ne les oublie pas», a expliqué Jean-Philippe Rousseleau (Apli).
A l'intérieur de l'étoile des tracteurs, les éleveurs ont formé une chaîne humaine, «symbole de l'union des producteurs de lait mobilisés partout en Europe sous la bannière de l'EMB», selon M. Rousseleau.
Car les éleveurs sont aussi là pour marquer le coup face à la FNSEA qui n'a pas soutenu la grève du lait.
Depuis l'arrêt de celle-ci la semaine dernière, l'organisation présidée par Jean-Michel Lemétayer multiplie les initiatives en région pour reprendre la main.
«La FNSEA est en attente de récupérer le mouvement, nous avons donc tout intérêt à rester mobilisés», a lancé Gérard Durand (Confédération paysanne).
«Il y a une colère chez beaucoup de producteurs parce que la FNSEA n'a pas pris le dossier comme elle aurait dû le prendre et aujourd'hui ils sont ultraminoritaires. Sur le terrain, les paysans ne veulent plus en entendre parler», assure de son côté Dominique Lebreton, responsable de la Confédération paysanne de la Loire-Atlantique.
«Le constat est clair si on est là c'est notre faute à tous, notre faute d'avoir laissé des gens soi-disant nous représenter pour défendre nos intérêts», a dit de son côté Pascal Massol, le président national de l'Apli.
«Il faut rester déterminés», a-t-il aussi demandé à la foule, en appelant à se mobiliser à nouveau à Bruxelles et dans tous les départements lundi. «Tout se passe comme on l'avait prévu, on a réussi un mouvement social européen pour la première fois», a-t-il ajouté. «On tient le bon bout, on a fait 80% du boulot», a-t-il assuré.
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