«Messieurs les investisseurs, investissez dans l'agriculture, il est encore temps!», a conclu Philippe Tillous-Borde, directeur général de Sofiprotéol, lors de la «12e rencontre du long terme» organisée par la Française des placements, sur les conséquences économiques et financières des pénuries alimentaires.
En mettant en garde contre la spéculation, Philippe Tillous-Borde a encouragé les professionnels des placements présents à miser sur la recherche et les investissements durables en agriculture (stockage, distribution).
«Nous entrons dans une nouvelle ère où l'agriculture va retrouver de la valeur», forte d'une demande alimentaire et énergétique (biocarburants) générée par 9 milliards d'individus en 2050. Le prix joue son rôle dans le développement économique: il va inciter les investissements dans le développement agricole.
Devant l'optimisme de la FAO, relayé par plusieurs experts qui font état d'importantes surfaces de terres cultivables encore non exploitées, Philippe Chalmin tire la sonnette d'alarme. L'économiste parle d'un «défi majeur de notre siècle: produire deux fois plus à surface agricole utile constante et avec moins d'eau».
A court terme, dans 12 à 18 mois, Michel Didier, directeur général de COE-Rexecode, prévoit un ralentissement économique très marqué et durable atteignant les pays émergents. Après une croissance forte depuis 5 ans, la récession s'annonce. «La croissance entraîne une poussée des prix qui contribue à casser la croissance», explique Michel Didier. Dans la zone de l'euro, on constate actuellement une chute de la consommation et de l'investissement en logement.
A moyen terme, après 2010, les prix agricoles devraient rester tendanciellement fermes, bien qu'instables.