En 2007-2008, la filière du blé dur a vécu sous tension. Parties de 185 €/t, les cotations ont grimpé à près de 500 €/t, avant de redescendre en dessous de 400 €/t. Les agriculteurs devraient encaisser entre 250 et 350 €/t, en fonction de leur mode de commercialisation.
D'après le dernier bilan de l'OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures), les ventes sur l'Union européenne devraient atteindre 650.000 tonnes, avec des progressions sur l'Italie, l'Espagne, la Grèce, l'Allemagne et la Belgique. Sur les pays tiers, elles reculeraient par contre à 450.000 t, principalement à cause de problèmes de qualité. Selon les opérateurs, il resterait près de 200.000 t dans les silos.
En Algérie, seul l'office public a pu acheter sur le marché international, compte tenu des prix très élevés. «Il a pris en charge une partie du prix d'achat, pour revendre le blé dur à 230 €/t aux moulins», précise Yann Lebeau, de France Export Céréales. «L'office algérien a l'habitude d'acheter des bateaux de 25.000 t. Mais vu le manque de bâtiments disponibles, il a accepté de recevoir des bateaux de 5.000 t», souligne Christelle Tailhardat, de Granit Négoce.
Le Maroc n'a quasi pas importé de blé dur de France. Il a supprimé les droits de douane, mais n'a pas subventionné les achats. «La ménagère ne peut pas payer deux fois plus cher. Pour rester à un prix accessible, nous avons produit de la semoule de blé tendre», souligne un meunier marocain.
Au niveau mondial, les stocks restent bas, mais les récoltes devraient progresser en 2008-2009. Les surfaces ont augmenté en Italie, en Espagne et en Grèce, et la météorologie est pour l'instant favorable. Le Maroc n'a pas souffert de la même sécheresse que l'an dernier. En Tunisie et en Algérie, les récoltes devraient être correctes. Au Canada, où les semis sont en cours, les surfaces augmenteraient de 22%.
Dans un contexte plus équilibré, les acheteurs espèrent reprendre la main et s'approvisionner plus facilement. En 2007-2008, ils ont dû attendre que les vendeurs se décident. Les prix ne devraient pas pour autant redescendre au niveau d'il y a deux ans, et pourraient se situer entre 200 et 350 €/t, une fourchette qui reste très ouverte.
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Trouver un prix d'équilibre Au détail, le prix des pâtes a augmenté de 15 à 20%. Le prix du blé dur a pourtant plus que doublé. Il représente 85% du coût de fabrication de la semoule, qui pèse elle-même pour 50% dans le coût des pâtes. Mais les fabricants, soumis à de fortes pressions des GMS (grandes et moyennes surfaces), n'ont pas pu répercuter l'intégralité de la hausse subie. Ils n'ont pas non plus tous acheté au meilleur moment. Certains se retrouvent aujourd'hui avec des trésoreries très tendues. «Le risque paiement est élevé», estime Guillaume Duboin, directeur d'Oxalliance, un organisme stockeur du Sud-Ouest. «En 2008-2009, nous devons absolument retrouver un prix d'équilibre pour toute la filière», affirme Jean-François Mas, de Panzani. |
