L'Inde devrait jouer un rôle plus important dans le commerce international agroalimentaire au cours des prochaines années, selon une analyse publiée par la Commission européenne. Etant donné la taille du secteur agricole indien la modification de l'équilibre de ses échanges pour les principales productions peut avoir un impact important sur le marché mondial, souligne-t-elle.
L'Inde est l'un des principaux producteurs agricoles dans le monde. Le principal objectif de la politique agricole indienne est l'autosuffisance alimentaire pour ses 1,1 milliard d'habitants. En conséquence, le commerce extérieur agroalimentaire de l'Inde apparaît relativement modeste, selon l'étude publiée par Bruxelles.
Le pays est cependant un exportateur net de produits agricoles avec un excédent commercial de 4 milliards de dollars en 2005. Entre 1993-1995 et 2003-2005, ses exportations sont passées de 4 à 7,7 milliards de dollars et ses importations de 1,8 à 5,2 milliards. Le riz est le principal produit exporté (16% des exportations agroalimentaires en 2003-2005). Les huiles végétales ont quant à elles représenté 40% des importations.
L'Inde a exporté pour 1,3 milliard d'euros de produits agroalimentaires vers l'Union européenne en moyenne sur la période 2004-2006, tandis qu'elle a importé pour 250 millions de produits européens.
Après avoir été exportatrice de blé, l'Inde est devenue importatrice en 2006-2007. Les ventes de blé européen à l'Inde ont atteint 120 millions d'euros en 2006. Les autres produits européens exportés sont le whisky, la laine et le cuir bruts, le pois, les semences végétales et le vin.
Les principaux produits indiens importés sur le marché communautaire sont des noix de cajou, du café, du riz, de l'huile de ricin et du thé.
Selon les prévisions de l'OCDE et du Fapri (1), l'Inde devrait développer son commerce extérieur agroalimentaire à moyen terme. Elle devrait notamment rester un des principaux exportateurs mondiaux de riz. Pour le sucre, le pays pourrait passer d'une position d'importateur à celle d'exportateur.
Le pays va également rester un des principaux importateurs mondiaux d'huiles végétales. Sa part devrait rester constante dans le commerce mondial, mais le volume pourrait attaiendre de 6 à 8 millions de tonnes (Mt) en 2016, contre 5 Mt actuellement.
L'étude relève également que les droits de douane appliqués par l'Inde sur les produits européens transformés de haute valeur se situent entre 100 et 150% et peuvent constituer un frein pour le développement des échanges.
Il pourrait notamment exister des opportunités pour les produits laitiers européens. Celles-ci pourraient se concrétiser si les discussions engagées en 2007 pour un accord de libre-échange entre l'Inde et l'UE aboutissent.
(1) Food and Agricultural Policy Research Institute (Centre de recherche sur les politiques agricoles et l'alimentation issu des universités de l'Iowa et du Missouri)