Les volumes d’eau attribués à l’irrigation se sont réduits au cours des dernières années et risquent encore de diminuer dans les prochaines. De nombreux irrigants du Poitou-Charentes se sont donc lancés dans des projets de réserve de substitution. La logique est simple: elles se remplissent en hiver quand l’eau abonde et assurent les besoins de l’irrigation en été quand les sécheresses sévissent.
Mais ces projets sont presque systématiquement contrés par des associations de protection de l’environnement. Les reproches sont nombreux: «Les nappes n’ont pas le temps de se recharger», «l’étude d’impact n’est pas assez étendue», «les économies d’eau sont insuffisantes», «le but des retenues est toujours de produire du maïs», etc.
Ces arguments se retrouvent dans les recours auprès du tribunal administratif contre les autorisations de travaux accordées par les préfectures.
Des projets ont bien été stoppés par le tribunal administratif, l’un sur son caractère semi-enterré ou enterré, un autre sur ses prélèvements hivernaux…
Néanmoins, à l’automne dernier, l’autorisation de la préfecture sur la réserve de Siecq, dans la Charente-Maritime, a été confortée en référé. «Sur le fond, il n’y a pas de remise en cause des retenues», souligne Luc Servant, président de la chambre d’agriculture de la Charente-Maritime et futur utilisateur d’une réserve. «Le tribunal a seulement dit qu’il fallait respecter des règles.»
Jean-Claude Mattiuzzo, qui mène le projet de Siecq aux côtés de jeunes exploitants, regrette la lourdeur des problèmes administratifs et a parfois l’impression de servir de bouc émissaire aux protecteurs de l’environnement. Il sait que d’autres irrigants attendent la fin de ses péripéties juridiques pour se lancer à leur tour.
«Il faut se battre et être unis», insiste-t-il, «A quand une fédération des irrigants, pour montrer que nous formons un groupe et que nous représentons une économie? Si on ne se fédère pas, on compromet l’avenir de nos enfants.»
Accord sur les volumes L’an dernier, les volumes d’eau attribués à l’irrigation avaient été réduits de 10% dans la Vienne. Pour éviter une nouvelle diminution, les irrigants ont proposé à l’Administration que le volume attribué soit maintenu si le niveau des nappes est égal ou supérieur à la moyenne. «C’est difficile d’expliquer aux irrigants que leurs volumes doivent baisser alors que la ressource est meilleure que l’an dernier», souligne Laurent Fombeurre, de l’Adiv (Association des irrigants de la Vienne). |