De multiples réactions font d'ores et déjà écho à l'annonce, mercredi dernier, de l'homologation du Cruiser. Celles-ci ne vont cependant pas dans le même sens.
Orama (AGPB, AGPM, Fop) déplore les conditions imposées par le ministère. Certes, cette décision représentait, en situation d'impasse complète pour la prochaine campagne face aux ravageurs du sol, «un minimum indispensable pour les producteurs de maïs». Toutefois, pour Orama, les conditions imposées sont telles que l'utilisation du Cruiser sur le terrain sera très limitée par rapport aux besoins réels des agriculteurs. D'ailleurs, «le caractère tardif de cette décision limite la capacité des agrofournisseurs à répondre dans les temps à la demande des agriculteurs en semences traitées», ajoute l'organisation des grandes cultures.
De son côté, la Confédération paysanne se dit scandalisée par cette annonce. Elle estime que c'est une décision d'une «rare hypocrisie» et s'interroge sur les moyens d'assurer le contrôle et l'efficacité des mesures telles que l'interdiction d'utiliser le Cruiser plus d'une année sur trois sur une même parcelle ou encore la date limite de semis (15 mai).
Pour Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles chez France Nature Environnement (FNE), «cette nouvelle autorisation intervient alors que le protocole de suivi n'a donné aucun résultat rassurant quant à l'impact du Cruiser sur les abeilles. Elle est contraire au principe de précaution et s'oppose à l'esprit du plan Ecophyto 2018, qui prévoit de réduire de 50% l'usage des pesticides». FNE appelle les citoyens à «manifester massivement leur mécontentement en signant la pétition sur son site internet».
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