Le code de cinq couleurs, simple et compréhensible par tous, est le mieux à même d'aider le public à choisir parmi les aliments industriels (plats préparés, céréales, lasagnes, raviolis...) ceux qui sont les plus favorables à leur santé, estime un avis du Haut-Conseil de la santé publique (HCSP), rendu public le lundi 24 août.
Pour manger plus équilibré, et éviter l'obésité, l'idée d'une information simplifiée sur la qualité nutritionnelle des denrées alimentaires, sous forme de logo visible sur la face avant de l'emballage, est inscrite dans le projet de loi de santé publique. Ce nouvel étiquetage nutritionnel, complémentaire et facultatif, mais dont la version finale n'a pas encore été arrêtée, rencontre des résistances dans le milieu industriel et de la grande distribution, chacun proposant sa propre méthode.
Pour sa part, le Haut-Conseil a passé en revue, à la demande du ministère de la Santé, les différents systèmes proposés au niveau national et international, et a retenu le système à cinq couleurs (« 5-C »), en s'appuyant sur les études scientifiques disponibles. « Ce système de code de couleurs permet de se repérer rapidement sur la qualité nutritionnelle des produits de supermarchés, mais il offre aussi la possibilité de comparer des produits de marques différentes pour privilégier, par exemple, les marques de céréales les moins grasses et les moins sucrées ou les lasagnes bolognaises ou les pizzas qui ont le meilleur profil nutritionnel », souligne le professeur Didier Jourdan, président de la commission de prévention du HCSP. S'il n'est « pas parfait », dit-il, le système 5-C a le mérite d'être simple, d'« attirer l'attention du consommateur » et de lui permettre de classer les aliments selon leur qualité nutritionnelle. Il complète les autres indications (calories, lipides, glucides...), écrites en tout petit, que la plupart des consommateurs ont du mal à interpréter.
Matières grasses : de préférence d'origine végétale
Par ailleurs, l'adoption de cinq classes (vert, jaune, orange, rose, rouge) permettra plus facilement de modifier la composition de l'aliment pour passer à une catégorie supérieure que les modèles à trois ou quatre classes (comme l'avait proposé Carrefour) et constitue une plus forte incitation pour les fabricants et industriels à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits, note l'avis. Basé sur un modèle de classement d'origine britannique, validé scientifiquement, et inspiré du rapport du professeur Serge Hercberg, il permet de classer les aliments du vert pour les aliments les plus sains au rouge pour ceux présentant le moins d'intérêt nutritionnel. Le système a été adapté à l'alimentation française et aux recommandations du programme national nutrition-santé (PNNS).
« Il n'est pas question de dire qu'un aliment est bon ou mauvais, mais de donner un outil pour se repérer », insiste M. Jourdan, spécialiste des sciences de l'éducation dans le domaine de la prévention, qui concède que le violet pourrait remplacer le rouge, qui n'est pourtant pas perçu comme discriminant ou signalant un produit interdit.
Afin d'ajuster le dispositif aux recommandations nutritionnelles françaises, un travail spécifique a été conduit pour les fromages, les matières grasses et les boissons. Pour les fromages, l'apport en protéines et calcium est valorisé. Pour les boissons (hors vins et alcools), le vert est attribué à l'eau, seule boisson indispensable. Pour les autres, la teneur en sucre est le critère déterminant. Pour les matières grasses, le classement tient compte de la recommandation de privilégier celles d'origine végétales.