Les éleveurs de chèvres indiens, habitués depuis des décennies à écouler leurs animaux sur les marchés lors de la fête de l'Aïd, s'aventurent désormais dans la vente en ligne pour améliorer leurs revenus.
Les chèvres, mais aussi les moutons, sont traditionnellement abattus à l'occasion de la plus grande fête de l'Islam, qui tombe vendredi 25 septembre cette année en Asie du Sud. Sur les marchés indiens, éleveurs et acheteurs ont l'habitude de se livrer à d'intenses tractations dans les semaines précédant l'Aïd pour la vente de milliers de chèvres spécialement élevées pour l'occasion. Mais les éleveurs indiens se tournent de plus en plus vers des portails connus de petites annonces, comme Quikr et Olx, pour écouler plus tranquillement leurs bêtes.
3.500 euros la chèvre...
« Je reçois entre 10 et 15 appels par jour », indique à l'AFP Qaiser Khan, qui vient du désert du Rajasthan (nord). Khan a l'habitude de voyager pendant plusieurs semaines loin de chez lui pour vendre sur les marchés avant l'Aïd mais, cette année, il a déjà vendu cinq ou six chèvres en ligne, dont l'une pour 250.000 roupies (3.500 euros). « C'est également plus facile pour les clients. Nous livrons chez eux. La plupart de mes amis vendent leur bétail en ligne », explique Khan, qui précise que sa meilleure chèvre n'a été nourrie que d'amandes et de lait depuis un an.
Sur l'un des sites, les vendeurs proposent une multitude de « grosses chèvres noires » ou de chèvres « premium ». Ceux qui viennent sur le marché traditionnel d'Old Delhi dédaignent ce nouveau filon, estimant que les clients préfèrent voir l'animal avant de le choisir. « Ces ventes sont encore modestes, il n'y a pas d'impact sur notre activité », explique à l'AFP Juma Shah, qui vient de Moradabad (nord). « Les chèvres vendues en ligne sont plus chères que celles vendues sur ce marché », ajoute-t-il.
... mais pas le « charme » du marché traditionnel
Altamash Qureshi, qui vend quatre chèvres pour le prix ahurissant de quatre millions de roupies (55.000 euros), estime que la vente en ligne n'a pas le charme des marchés traditionnels. « Le marché a son charme, qui est inégalable. Je trouve les clients pour mes chèvres au milieu de la boue et de l'odeur infecte » qui y règne, dit-il.
Les musulmans sacrifient des animaux à l'occasion de l'Aïd el-Kébir (fête du sacrifice) et les partagent avec leur famille, leurs amis et les plus pauvres.