Lors de sa conférence annuelle, l'Union française des industries pétrolières (Ufip) s'est une nouvelle fois interrogée sur le bien-fondé de se priver des ressources que représenteraient les gaz et huiles de schiste. L'organisation a ainsi rappelé que, malgré la transition énergétique, le pétrole et le gaz représenteront toujours respectivement 27 et 24 % des sources d'énergie en 2035 (estimation de l'Agence internationale de l'énergie).
Pour l'Ufip, se priver de ces ressources non conventionnelles aurait pour conséquence de s'exposer à la volatilité grandissante des prix. Pour étayer ces propos, Jean-Louis Schilansky, son président, prône l'exemple américain. « Ce pays est devenu indépendant au niveau du gaz. A la clé, une baisse du coût du gaz et de l'électricité mais surtout une augmentation de la compétitivité des entreprises grâce à la baisse de leur facture », affirme-t-il.
Pour l'organisation pétrolière, un débat dénué de toute idéologie sur une évaluation des ressources françaises est nécessaire. Elle propose ainsi de suivre les campagnes d'exploration actuellement menées dans d'autres pays européens. Elle souhaite ensuite que les conditions de mise en œuvre d'expérimentations sous contrôle public soient enfin définies comme cela était prévu dans la loi de juillet 2011. Elle regrette enfin les dommages collatéraux causés par le blocage des permis d'exploration, rappelant que même les permis de recherche pour les hydrocarbures conventionnels se retrouvent bloqués. « Il est inadmissible d'arrêter la recherche », tempête Jean-Louis Schilansky.
Lors de cette conférence, le sujet des gaz de houille, défendu par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, a également été abordé. Selon le président de l'Ufip, « il est trop tôt pour parler de solution miracle. Pour l'heure, c'est une voie à explorer parmi d'autres. Certes, l'extraction du gaz de houille ne demande pas de fracturation hydraulique mais elle présente d'autres inconvénients comme celui de devoir pomper beaucoup d'eau souterraine ou celui d'être consommatrice de surface par la multiplication des points de forage qu'elle impose ».
Le gaz de houille, de son vrai nom gaz de couche, est principalement constitué de méthane. On le retrouve piégé dans les veines souterraines profondes (entre 1.000 et 2.000 m) de charbon non exploitées ou partiellement exploitées. En France, le principal gisement se situerait en Lorraine avec un potentiel estimé à 371 milliards de m³.