Un volume de 40.000 tonnes d'huile de tournesol en provenance de l'Ukraine à destination de l'Union européenne a été contaminé avec des hydrocarbures «de manière volontaire», a déclaré lundi la Commission européenne, qui attendait dans la journée un contact avec Kiev. Bruxelles avait annoncé samedi avoir déclenché une alerte.
Selon un expert de la Commission, ce sont «40.000 tonnes d'huile contaminées» qui ont été transportées à bord de 7 bateaux vers la France, puis distribués en France, en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne. Le Royaume-Uni pourrait être concerné seulement d'un point de vue commercial.
«De l'huile minérale a été ajoutée de manière volontaire», a-t-il jugé, sans être en mesure de préciser pour l'instant la composition exacte de cet ajout.
Bruxelles a demandé d'urgence lundi une recommandation à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée de lui fournir des avis scientifiques sur les risques posés par les aliments.
«Nous devrions avoir des contacts aujourd'hui (lundi) avec l'Ukraine», a indiqué pour sa part un porte-parole de la Commission, Michael Mann. «Tout ce qui a été fait par les Etats européens concernés est suffisant», a-t-il ajouté. La France et l'Espagne ont notamment annoncé avoir retiré du marché les lots contaminés.
Le porte-parole de la Commission a affirmé que l'huile contaminée «ne présentait pas de risque de santé aigu». L'analyse de l'huile en France a laissé apparaître un maximum de «7 grammes d'hydrocarbures par kilogramme d'huile», a-t-il précisé.
La contamination avait été signalée mercredi par les autorités françaises sur une cargaison d'huile de tournesol d'Ukraine arrivée le 23 février en France. Tous les Etats membres de l'UE ont ensuite été avertis à travers le système d'alerte européen.
Les autorités françaises ont «consigné l'ensemble des lots contaminés et rappelé les produits déjà distribués aux entreprises intermédiaires, qui sont des industriels de l'alimentation», a expliqué la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
«Pour le moment, nous pensons avoir bloqué tous les lots», a indiqué un porte-parole de la DGCCRF. La répression des fraudes a été «alertée par l'importateur lui-même, comme l'y oblige la loi, à la suite des analyses effectuées par cette entreprise elle-même, qui a détecté de l'huile minérale» dans cette huile végétale.
De nouvelles analyses ont été confiées à trois laboratoires pour déterminer la nature et la dangerosité de cette huile minérale, a précisé la DGCCRF. «Ce pourrait être de la paraffine ou ce pourrait être une autre huile minérale. S'il s'agit de paraffine, tout danger sera écarté puisque c'est une huile alimentaire», a indiqué le porte-parole.
En Espagne, tous les lots concernés ont été retirés du marché, a indiqué un porte-parole de l'Agence espagnole de sécurité alimentaire (AESAN).
«Toute l'huile de tournesol que l'on peut acheter aujourd'hui est sûre. L'huile ukrainienne a été retirée du marché», a-t-il affirmé, ajoutant que l'alerte peut maintenant être considérée comme levée.