Après deux années de vaches maigres, l’abondante récolte de 2008 vient reconstituer le stock des mouliniers du sud de la France.
Avec une production estimée à 7.000 tonnes d’huile d’olive, 2008 fait un bond de près de 46% par rapport à l’an passé. Dans les Bouches-du-Rhône, la production passe de 1.200 à 3.000 tonnes.
Plusieurs facteurs expliquent ce rebond. «En 2007, les pousses à bois ont été importantes, explique le directeur de l'interprofession (Afidol). Or, l’olive pousse sur les bois de l’année précédente». Qui plus est, les conditions hydriques de ce printemps et de cet automne ont permis une bonne maturation des fruits.
De nouvelles oliveraies entrent en production. «En 1995, lors de la réforme de l’OCM huile d’olive, la France s’est vue accorder la possibilité de planter 3.500 hectares», rappelle Christian Argenson. Selon ses estimations, en 10 ans, le verger tricolore a gagné un millier d’hectares. Ce chiffre inclut les implantations de vergers en haies fruitières mécanisées, évaluées entre 500 et 600 hectares.
«Cette augmentation de la superficie va nécessiter l’adoption d’une véritable stratégie commerciale, analyse le directeur de l'Afidol. Nous allons devoir réaliser des efforts de communication et envisager sérieusement les marchés à l’exportation. Certains oléiculteurs commercialisent déjà une petite partie de leur production au Japon, au Canada et aux Etats-Unis.»
L’année 2009 va être consacrée à ces réflexions au sein de l’interprofession. «Déjà, nous avons œuvré pour réduire les coûts à la production. La main-d’œuvre représente 70% du prix de revient d’une exploitation oléicole. Nos travaux ont notamment porté sur les méthodes de taille. Il faut désormais se pencher sur l’organisation et l’optimisation des chantiers de récolte, c’est la condition pour être compétitif à l’exportation.»
Raisonner la commercialisation Sensible à l’alternance, l’olivier se caractérise par une production irrégulière d’une campagne à l’autre. Pour éviter un effet yoyo sur les cours, l’interprofession milite pour un écoulement de la production sur deux campagnes. «Il existe aujourd’hui des moyens modernes pour conserver l’huile d’olive», assure Christian Argenson, directeur de l’Afidol. L’an passé, le prix du litre brut non conditionné «bord de champ» s’élevait à 9 €. |