Les autorités de Hong Kong ont lancé le 28 janvier l'abattage de 20.000 poulets après la découverte d'un foyer de la grippe aviaire H7N9 dans de la volaille importée de Chine populaire, ont annoncé les autorités.
Les craintes d'une épidémie dans la mégapole traumatisée par la crise du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003 se sont ravivées après la mort récente de deux hommes, porteurs de la souche H7N9, après un séjour en Chine.
Des agents des services sanitaires portant masques et combinaisons enlevaient mardi les poulets dans des sacs de plastique noir sur le marché de gros de Hong Kong où le virus a été identifié la veille, selon des images de télévision. L'abattage « a commencé vers 10 heures » ce matin, a confirmé à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Agriculture, de la pêche et de l'environnement. Les poulets vont être tués chimiquement puis enfouis dans une décharge, a-t-il ajouté.
Le marché de Cheung Sha Wan, unique marché de volaille en gros à Hong Kong, sera fermé pendant 21 jours pour désinfection, ce qui signifie qu'aucune volaille vivante en provenance de Chine ne pourra être importée. L'approvisionnement en volaille dans les fermes de Hong Kong a également été provisoirement suspendu.
L'identification du foyer de grippe A survient quelques jours seulement après le début de tests de dépistage à grande échelle dans l'ancienne colonie britannique.
A quelques jours du Nouvel an chinois vendredi, le chef de l'exécutif Leung Chun-ying s'est interrogé sur la pertinence de continuer à l'avenir d'importer des poulets vivants. « Devons-nous continuer à consommer des poulets vivants ? Les Hongkongais devraient se pencher sur la question », a-t-il déclaré à la presse.
Grossistes et producteurs locaux en colère ont reproché au gouvernement de ne pas stopper les volailles à la frontière, les uns parce qu'ils se retrouvent avec la marchandise sur les bras, les autres parce qu'ils craignent une contamination de leurs exploitations. Un porte-parole du gouvernement a expliqué à l'AFP qu'il n'y avait pas d'infrastructure de quarantaine nécessaire à la frontière.
La Chine est confrontée depuis l'hiver 2013 à des contaminations par le virus H7N9 de la grippe aviaire, qui a infecté environ 140 personnes, faisant au moins 47 morts selon des bilans officiels. A Hong Kong, un homme de 80 ans est décédé le 26 décembre après un séjour à Shenzhen, de l'autre côté de la frontière entre la Chine et la région administrative spéciale (RAS) qui bénéficie d'un statut de semi autonomie depuis 1997. Un autre homme, âgé de 65 ans, est mort le 14 janvier dans les mêmes conditions.
Hong Kong est particulièrement attentif à la propagation du virus après l'épidémie de Sras en 2003, qui avait fait 299 morts et infecté environ 1.800 personnes.
Les scientifiques redoutent qu'une mutation d'une des souches virales de la grippe aviaire favorise des contaminations d'homme à homme, ce qui pourrait déclencher une pandémie.