La déflation n'est bonne pour personne et menace l'emploi, a estimé mercredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, à la veille d'une réunion sur la guerre des prix dans la grande distribution.
La « baisse des prix pourrait avoir un impact positif pour les consommateurs » mais, « dans une phase de déflation, la consommation n'augmente plus puisque les gens attendent que les prix baissent » encore, a expliqué le ministre sur RMC/BFMTV.
« Il y a un moment où on ne consommera pas plus de produits alimentaires parce qu'ils sont moins chers », a-t-il noté.
A force de baisser les prix, « on est arrivé au bout du processus » et « ce n'est plus positif du tout » : « Les consommateurs, ce sont d'abord des salariés et la question est posée : est-ce qu'il va rester des salariés ? », s'est interrogé celui qui est également porte-parole du gouvernement.
Donc jeudi, « il y a à casser des logiques » et « il faut qu'on discute de la stratégie globale », a ajouté Stéphane Le Foll.
Face aux alliances récemment formées par certains distributeurs en matière d'achats, le ministre a prévenu que les pouvoirs publics seraient vigilants, « s'il y a une concurrence qui est faussée ».
Distributeurs et fournisseurs viennent d'entamer leurs négociations commerciales annuelles
« Des ententes, oui, ça tombe sous le coup de la loi de la concurrence » et des « vérifications » seront faites comme l'a promis Manuel Valls au Mondial de l'alimentation (Sial) lundi.
Jeudi matin, les ministres de l'Économie, Emmanuel Macron, de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et la secrétaire d'État chargée de la Consommation, Carole Delga, recevront au ministère de l'Agriculture agriculteurs, industriels et distributeurs pour mettre à nouveau sur la table ce sujet.
Distributeurs et fournisseurs viennent d'entamer leurs négociations commerciales annuelles pour fixer les tarifs des produits de grande consommation pour l'année à venir. Celles-ci doivent durer jusqu'à la fin de février.
Samedi, le gouvernement a publié un décret sur ce sujet permettant une reprise des négociations entre grande distribution et producteurs agroalimentaires, en cas de forte variation des prix agricoles.
Plusieurs distributeurs français – Système U et Auchan d'une part et Casino et Intermarché d'autre part – viennent par ailleurs de conclure des alliances pour renforcer leur poids dans les discussions avec leurs fournisseurs, ce qui fait craindre à ces derniers un nouveau durcissement de ton.