Après la détection du virus dans un élevage de dindes en Angleterre, la France a décidé de renforcer les mesures de surveillance et de protection des volailles face au virus H5N1 de la grippe aviaire, a indiqué lundi soir le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.
Cette décision, qui sera officialisée par un décret, fait suite à le recommandation en ce sens de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) publié un peu plus tôt dans la soirée, précise le ministère.
Le Premier ministre, Dominique de Villepin, réunira mardi les ministres concernés par la grippe aviaire afin de «définir le dispositif qui sera mis en place dans les prochains jours», a ajouté le ministère de l'Agriculture.
L'Afssa a préconisé d'accroître les mesures de surveillance en faisant passer le niveau de risque «négligeable 2» au niveau de risque «faible». La grille d'évaluation des niveaux pour les mesures de surveillance et de protection des oiseaux domestiques comporte six niveaux : négligeable 1, négligeable 2, faible, modéré, élevé et très élevé.
Le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, rappelle «que les mesures de surveillance et de protection déjà mises en oeuvre ont montré l'absence du virus H5N1 sur le territoire français depuis avril 2006».
L’Afssa a notamment préconisé « le renforcement de la surveillance active et passive par les professionnels des mortalités d’oiseaux sauvages » et l'interdiction de transport des «appelants» (des oiseaux d'eau, canards surtout, élevés par les chasseurs en vue d'être utilisés sur les plans d'eau pour attirer leurs congénères sauvages).
La présence de la souche H5N1 du virus de la grippe aviaire a été confirmée officiellement samedi en Angleterre, dans un élevage de 159 000 dindes à Holton, dans le Suffolk.
L'élevage appartient à une compagnie agroalimentaire britannique, Bernard Matthews. Il s'agit du premier élevage britannique touché par le virus H5N1. L'abattage des dindes de cet élevage devait être achevé lundi soir.
A la fin de janvier, la Commission européenne avait annoncé la réapparition dans un élevage d'oies du sud de la Hongrie du virus H5N1 de la grippe aviaire, qui n'avait pas été détecté dans l'UE depuis presque six mois et appelé à la «vigilance».