Dans une lettre ouverte adressée aux producteurs de lait français, le syndicalisme majoritaire prévient que la grève du lait lancée dès ce soir, jeudi 10 septembre, par l'European Milk Board (EMB), syndicat européen auquel adhèrent, pour la France, l'Organisation des producteurs de lait (OPL) affiliée à la Coordination rurale et l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli), «n’est pas une solution, encore moins une protection».
«Nous ne la soutenons pas», écrivent Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, Henri Brichart, président de la FNPL, et William Villeneuve, président de JA.
«Qui peut croire à la chimère des 400 euros les 1.000 litres? Cette action, qui consiste à jeter le fruit de son travail, peut diviser et choquer, y compris nos concitoyens qui sont eux-mêmes éprouvés durement par la crise», s'exclament-ils.
Le niveau de prix garanti négocié lors de l'accord interprofessionnel du 3 juin 2009 «reste insuffisant face à nos charges, nous l’avons toujours affirmé», avouent les trois responsables, «Mais il nous permet pour l’instant de connaître des niveaux de prix très supérieurs à nos principaux collègues européens», insistent-ils.
Pour J.-M. Lemétayer, H. Brichart et W. Villeneuve, «sans cet accord, c’est aux prix des Belges, des Allemands… que nous serions payés aujourd’hui».
Ils appellent les producteurs de lait français à l'union pour «éviter des conflits et altercations» entre eux.
«Calculons nos pertes de revenus et demandons au gouvernement les compensations indispensables à notre survie, notamment par l’application d’une année blanche», martèlent les trois responsables dans leur lettre commune.
«Ensemble, nous avons les moyens de retrousser nos manches pour trouver des solutions acceptables par le plus grand nombre» et «rendre justice au travail de milliers de producteurs», concluent-ils.
Téléchargez la Lettre ouverte aux producteurs de lait - FNSEA, FNPL, JA - 10 septembre 2009 (95.65 Ko)
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