Des producteurs laitiers belges ont déversé samedi quelque 650.000 litres de lait dans des champs à Nandrin (Sud-Est) et Chimay (Sud-Ouest), a indiqué l'agence Belga. La colère monte également en Suisse.
En Belgique, les opérations ont été menées à l'initiative du Milk Producer Interest Group (MIG), membre de l'EMB (European Milk Board).
Mercredi, quelque 300 tracteurs réunis à l'initiative de cette organisation avaient déversé trois millions de litres de lait sur un champ près de Ciney (Sud).
Les producteurs laitiers belges ont également annoncé que six fermes laitières de la Wallonie (région francophone, sud du pays) seraient ouvertes au public dimanche, pour tenter de sensibiliser les consommateurs à leur situation. Ceux-ci sont invités à venir chercher le lait gratuitement à la ferme.
Vendredi, la ministre de l'Agriculture belge, Sabine Laruelle, avait été brièvement retenue par des agriculteurs dans l'après-midi à Ciney, où elle s'était rendue pour une conférence. Ils lui avaient demandé de s'expliquer sur la crise actuelle.
En Suisse, quelque 400 producteurs ont décidé de cesser leurs livraisons pour protester contre des prix largement inférieurs aux coûts de production, a annoncé samedi l'association alémanique Big-M (Bäuerlichen Interessengruppe im Marktkampf), membre de l'EMB.
«La situation chez nous est la même que dans les autres pays européens», a expliqué son secrétaire, Werner Locher. Comme en France et en Allemagne, les producteurs suisses réclament une forte augmentation des prix du lait, actuellement vendu 55 centimes suisses alors que les coûts de production sont de 1 franc (0,65 euro) par litre.
La situation est également dénoncée par le grand syndicat Uniterre. «On n'en peut plus de vivre avec des prix pareils», s'est insurgé le secrétaire d'Uniterre, Nicolas Bezençon. Cette organisation est également membre de l'EMB.
Vendredi, 80 tracteurs ont bloqué l'artère centrale de la ville d'Yverdon (Ouest) tandis que des actions ont eu lieu à Aigle et Monthey (ouest).
Contrairement à l'Union européenne, le marché laitier suisse est déjà passé d'un système de contingent de droit public (quotas) à un système privé depuis le 1er mai.
«La fin des quotas a permis à l'industrie de faire encore plus pression pour imposer leur prix», a estimé le secrétaire d'Uniterre, rappelant que la Suisse comptait environ 26.000 producteurs pour quatre gros acheteurs et deux principaux distributeurs.
Quelque 150 tracteurs ont effectué dimanche une opération escargot dans le centre de Lausanne, a indiqué Uniterre. L'opération «bon enfant» était destinée à sensibiliser la population à la situation des producteurs helvétiques qui, comme leurs voisins allemands et français, sont «contraints de vendre leur lait largement en dessous des coûts de production», a précisé l'organisation.
L'EMB annonce pour ce lundi 21 septembre une action à Bruxelles. Selon un communiqué de l'organisation, elle va remettre ses revendications au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
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