Environ 6.000 agriculteurs et éleveurs, selon la police, venant de toutes les régions de la Grèce, ont commencé à manifester mercredi matin à Athènes contre la hausse des impôts, décidée récemment par le gouvernement sous la pression des créanciers, UE et FMI.
Au moins 3.000 agriculteurs sont venus de l'île de Crète (sud) et campaient sur la place Syntagma, en bas du Parlement dans le centre-ville. « Vingt autocars sont attendus du nord de la Grèce pour participer à cette mobilisation visant à dénoncer la hausse des taxes, ce qui conduit à la disparition progressive du secteur de l'agriculture », a indiqué à l'AFP le Crétois Manolis Lambrakis, 22 ans, qui était sur la place Syntagma. Il travaille dans des serres de la plaine de Messara près de Héraklion, chef-lieu de la Crète.
Le gouvernement d'Alexis Tsipras s'est engagé auprès des créanciers à adopter un nouveau train de mesures de rigueur pour s'assurer de la poursuite des versements des prêts internationaux au pays endetté. Une récente décision gouvernementale prévoit la suppression des avantages fiscaux des agriculteurs. Mardi, un accord « douloureux », selon le gouvernement, passé avec les créanciers après de longues négociations, prévoit l'imposition d'une taxe spéciale sur le vin et d'autres mesures d'austérité.
Des coûts de production alourdis
Une réforme de retraites, prévue prochainement par le gouvernement, devrait aussi toucher considérablement les agriculteurs, estime leur syndicat, l'Initiative panhellénique des agriculteurs et des éleveurs.
« Toutes ces taxes ne laissent aucun bénéfice et augmentent considérablement le coût de production », souligne Manolis Lambrakis.
« Réduction du coût de production et soutien des agriculteurs. Réduction de la TVA sur les machines agricoles, les semences, les engrais, les pesticides », réclamait la banderole principale de la mobilisation.
Outre les rassemblements, les agriculteurs ont menacé de conduire leurs tracteurs dans le centre de la capitale, a indiqué aux médias Thodoris Papakonstantinou, représentant de l'Initiative panhellénique, qui compte 63 associations agricoles à travers le pays.