Le président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), Jean-René Buisson, a estimé, mercredi, à 60-65 % la proportion de contrats annuels effectivement signés entre distributeurs et fournisseurs, à la date butoir du 28 février 2011.
Ces négociations, traditionnellement tendues, l'ont été particulièrement cette année sur fond de flambée des cours des matières premières alimentaires, que les fournisseurs demandaient à répercuter, tandis que les distributeurs se posaient en gardiens de l'inflation pour le consommateur.
Le seul cas publiquement connu est celui de Lactalis, qui n'a pas signé avec Leclerc.
« On ne communique jamais le nom des entreprises, parce que c'est compliqué pour elles ensuite compte tenu du rapport de forces », a expliqué Jean-René Buisson.
« Cette année, on constate une grande pratique de signature provisoire d'accords transitoires », a indiqué le président de l'Ania. Certains distributeurs, « pour se mettre en conformité avec la loi, signent un accord transitoire de maintien des tarifs de l'année précédente, qui leur permet de repousser la signature d'un nouvel accord » de plusieurs mois.
« L'ensemble des enseignes confirme que tous les contrats ont été signés dans les délais prévus par la loi, avant le 1er mars », a indiqué de son côté une porte-parole de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe l'essentiel de la grande distribution, à l'exception notable de Leclerc et Intermarché.
« On n'a pas négocié depuis toutes ces semaines pour arriver à reconduire exactement les mêmes accords que l'an passé, on a bien négocié des tarifs pour l'année 2011, c'est la raison d'être de ces négociations », a-t-elle ajouté.
Dans les accords signés, « il y a des prises en charge de coûts de matières premières qui sont très inférieurs à nos coûts réels », a regretté Jean-René Buisson.
« Les industriels au niveau des petites et moyennes entreprises sont dans des difficultés très importantes dans la mesure où une grande partie des augmentations des matières premières qu'ils ont subies va être prise dans leurs marges », a-t-il poursuivi.
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