En 2009 et 2010, une grande partie du sud de l’Europe a connu une « raréfaction de l’eau en raison de ressources hydriques restreintes, auxquelles s’ajoutent une demande élevée et une diminution des précipitations », selon un rapport publié lundi par la Commission.
« L’équilibre entre les besoins et les ressources en eau a atteint un seuil critique dans de nombreuses régions de l’Europe, et l’évolution du changement climatique devrait encore aggraver la situation », prévient un communiqué de Bruxelles.
Le rapport précise que la raréfaction des ressources en eau et la sécheresse ne touchent pas uniquement les pays méditerranéens : le phénomène prend de l’ampleur dans toute l’Europe ou presque.
Ainsi, « la République tchèque, Chypre et Malte ont déclaré devoir constamment faire face à ce problème », et « cinq États membres (Espagne, France, Hongrie, Portugal, Royaume-Uni) ont signalé des sécheresses et des niveaux pluviométriques inférieurs à la moyenne à long terme », s'alarme la Commission. À un moindre niveau, quatre États membres (France, Pays-Bas, Roumanie et Suède) « ont dû faire face à des pénuries d’eau ponctuelles à certains endroits ».
La plupart des régions européennes devraient être confrontées à un « stress hydrique modéré ou sévère » d'ici à 2050, estime la Commission. L'exploitation non durable de l’eau et les effets du changement climatique sont « en grande partie » responsables de cet état.
« Les États membres concernés ont pris des mesures pour ménager les ressources en eau et en restreindre l’utilisation », rassure le communiqué de Bruxelles.
La Commission invite tout de même les Etats membres à « mieux gérer (leurs) ressources en eau ».
Le Conseil des ministres avait conclu l'été dernier « que la raréfaction des ressources en eau et la sécheresse constituent un grave problème dans de nombreuses régions d’Europe », nous remémore le communiqué. Les États membres ont été invités à multiplier les actions en faveur d’une utilisation plus efficace et plus durable de l’eau, à cette occasion.
Hélas, si de nombreux États membres ont déjà opté pour des politiques de gestion des ressources en eau, le rapport met en avant une « série d’options stratégiques importantes qui nécessitent un effort accru » de leur part.
La Commission souhaite se pencher sur ce problème « de façon plus approfondie », lors du réexamen de la « stratégie de lutte contre la raréfaction de la ressource en eau et la sécheresse dans l’Union européenne ». Elle s’inscrira, précise Bruxelles, dans un plan de sauvegarde des eaux européennes prévu pour 2012, axé dans une large mesure sur la question de l’utilisation rationnelle de l’eau, particulièrement dans l’agriculture et dans l’environnement urbain (meilleure planification des usages en fonction des ressources en eau, et « instruments d’action appropriés », comme la tarification de l’eau et la répartition de l’eau).
La Commission réalise actuellement des travaux préparatoires dans la perspective du réexamen de 2012.