Dans un courrier daté du 3 février 2015 adressé à Stéphane Le Foll, Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits, revient sur le rendez-vous manqué au congrès les 28 et 29 janvier derniers à Tulle.
Concernant les panneaux brandis par des arboriculteurs qui ont fait fuir le préfet de la Corrèze, Luc Barbier explique : « Ils ont choisi de s'exprimer calmement, silencieusement, en montrant sur des panneaux les qualificatifs de leurs ressentis quotidiens, ceux de femmes et d'hommes blessés, à qui l'on ne fait pas confiance, à qui les pouvoirs publics ou plutôt leur ministre ne donnent pas de vraies réponses. »
« Il n'y avait dans ces mots rien de répréhensible, simplement la liberté syndicale de l'expression d'arboriculteurs qui ont le sentiment de n'être plus reconnus, soutenus par leur ministre de tutelle qui ne les a pas rencontrés depuis plus de deux ans. »
Luc Barbier répond également au courrier que lui a envoyé le ministre de l'Agriculture le 30 janvier où il rappelait les mesures déjà mises en œuvre pour soutenir ce secteur.
« Il est facile de citer des montants financiers et créer des envieux de toutes sortes, il est plus honnête de redonner le contexte dans lequel ils interviennent et l'effet induit. A l'heure actuelle, malheureusement, ces annonces ne sont pas justes. De plus, elles permettent de ralentir l'hémorragie, pas de l'arrêter et encore moins d'espérer en l'avenir pour beaucoup de producteurs », explique Luc Barbier.
« Les producteurs de fruits ne sont pas dupes et apprécieraient que les lecteurs des informations publiques ne le soient pas non plus. Il était important aujourd'hui de rappeler ce qu'est la réalité, celle de producteurs qui disparaissent, sans faire de bruit mais en générant des manques importants en termes d'emplois, d'aménagement paysager mais aussi de produits et d'économie ! Je vous rappellerai simplement que le verger de pêches-nectarines est passé de 23.585 ha en 2000, à 11.054 en 2013, soit une perte de 53 %, le calcul est vite fait, ce sont plus de 10.000 emplois qui ont disparu ! », écrit le président de la FNPF.
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