Le Maroc presse l'Union européenne (UE) de ratifier rapidement leur accord de libéralisation des échanges de produits agricoles, négocié en décembre 2009, qui inquiète certains agriculteurs européens, les producteurs de fruits et légumes espagnols et français en particulier.
« Eu égard à l'importance que revêt le nouvel accord agricole [...], le Maroc, tout en réaffirmant son attachement à sa mise en œuvre rapide, en application de nos engagements, regrette le retard enregistré dans son entrée en vigueur », a souligné le roi Mohamed VI, dans un discours écrit adressé au sommet UE/Maroc, qui s'est tenu dimanche à Grenade (sud de l'Espagne).
Qualifiant cet accord de « bon compromis », le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a souligné en conférence de presse que sa ratification ne pouvait se faire « qu'avec le vote favorable du Parlement européen », dont la Commission ne maîtrise pas le calendrier.
Environ 2.000 agriculteurs andalous ont manifesté dimanche à Grenade contre cet accord, craignant que sa mise en œuvre n'affecte profondément leurs revenus déjà en baisse en raison de la crise économique.
Cet accord prévoit la suppression des droits de douane pour 55 % des importations totales des produits agricoles en provenance du Maroc.
Des calendriers d'importation ont été toutefois maintenus pour les productions directement concurrentielles des cultures méditerranéennes en Europe : tomates, fraises, courgettes, ail, clémentines.
L'UE a accordé en 2008 au Maroc un « statut avancé » qui fait de ce pays du Maghreb un partenaire privilégié des 27 au niveau commercial notamment, avec la perspective future d'un Accord de libre échange approfondi (ALEA)
L'UE et le Maroc ont indiqué dimanche avoir convenu d'intensifier les négociations en cours sur la libéralisation du commerce des services et du droit d'établissement « en vue d'un accord ambitieux avant la fin de 2010 ».
Depuis 2000, année de l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre l'UE et le Maroc, les exportations européennes vers le Maroc ont augmenté de 84 %, à plus de 8 milliards d'euros, et les importations de 36 %, à 14,5 milliards. L'UE représente 60 % du commerce total du Maroc.