La Commission européenne a indiqué lundi qu'elle allait débloquer une nouvelle enveloppe, qui devrait dépasser 125 millions d'euros, pour soutenir les maraîchers européens face à l'embargo russe, et inclure les producteurs d'agrumes du sud parmi les bénéficiaires.
« Nous sommes proches d'un texte final », qui « ouvrira une nouvelle enveloppe » pour financer des mesures de stabilisation des marchés d'une série de fruits et légumes, a affirmé le porte-parole de la commission pour l'Agriculture, Roger Waite.
Le budget devrait être « de plus de 125 millions d'euros » pour poursuivre le soutien à une série de produits périssables déjà encadrés et en élargir la liste, en particulier aux oranges, mandarines et clémentines, a précisé une source européenne. L'Espagne, l'Italie, la Grèce et la France notamment réclamaient un tel soutien à l'approche de la saison des récoltes.
Le mécanisme retenu prévoit d'accroître de 5 % à 10 % le volume des produits pouvant être retirés du marché et d'indemniser les producteurs dans une fourchette de 50 % à 100 % du prix, selon que le produit est commercialisé sous une autre forme, n'est pas récolté ou est distribué gratuitement.
Les nouveaux crédits s'ajouteront à une précédente série d'interventions en faveur des fruits, légumes et produits laitiers européens d'un montant total de quelque 200 millions d'euros.
L'essentiel de ce dispositif, soit un crédit de 125 millions d'euros en faveur du secteur maraîcher ouvert le 18 août par Bruxelles, avait été suspendu le 10 septembre, face à un bond des demandes polonaises jugé disproportionné par la Commission.
Avec le déblocage de nouveaux fonds, la Commission remettra en vigueur ce mécanisme, tout en en durcissant les règles pour lutter contre les surenchères et effets d'aubaine. La plupart des fonds seront ainsi répartis entre les treize principaux pays exportateurs vers la Russie, en fonction des volumes de ces dernières années.
Parallèlement, la Commission fera le point le 15 octobre sur la conformité des premières demandes de soutien déposées par les producteurs. Elle estime que le budget réclamé par les Polonais, qui représente 87 % du total des fonds prévus, sera au final réduit.
Par ailleurs, les ministres de l'Agriculture de l'UE discutent encore des fonds à consacrer au soutien du secteur agroalimentaire, dont quelque 5,1 milliards d'euros d'exportations annuelles sont visées par l'embargo russe imposé début août en marge de la crise ukrainienne.