« A notre initiative, une réunion extraordinaire du conseil spécialisé fruits et légumes de FranceAgrimer se tiendra mercredi 17 août », ont annoncé la FNSEA, JA, Légumes de France et la FNPFruits, jeudi, dans un communiqué.
« Nous attendons la présence de tous les acteurs de la filière afin que des décisions d'urgence soient prises et permettent aux exploitants de retrouver de l'oxygène », ajoutent les syndicats.
« La colère des producteurs est de plus en plus forte », soulignent-ils. « Entre des prix payés aux producteurs non rémunérateurs, des distorsions de concurrence persistantes et des importations massives de produits ne respectant pas les normes de production et de commercialisation françaises, les producteurs sont au bord de l'asphyxie. S'ajoutent à tout cela des conditions climatiques défavorables à la consommation ».
Dans le sud de la France, les producteurs organisé plusieurs actions, ces dernières semaines, notamment pour protester contre les importations de produits espagnols.
Jeudi, quelque 200 manifestants des Bouches-du-Rhône, du Gard et du Vaucluse ont mené, au péage de l'autoroute A7 à Lançon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), une opération de contrôle des camions frigorifiques transportant des fruits et légumes en provenance d'Espagne.
Les manifestants - au nombre de 150 selon la gendarmerie - ont commencé à contrôler les camions se présentant au péage. En quelques minutes, trois poids lourds, remplis de pêches, nectarines, poires et figues espagnoles, ainsi que d'oranges d'Afrique sud, ont vu leur contenu déversé sur la chaussée.
Surveillés par une cinquantaine de gendarmes, les producteurs ont également mis en place une opération péage libre en ouvrant les barrières aux automobilistes.
« C'est un problème de société. Est-ce que l'on veut encore des producteurs de fruits et légumes dans nos régions ? Est-ce qu'on veut encore des productions de qualité ? », demandait Claude Rossignol, président de la FDSEA des Bouches-du-Rhône.
Philippe, producteur de poires à Noves (Bouches-du-Rhône), montrait ainsi une poire espagnole ramassée dans un camion. « Ca, c'est interdit chez nous. Nous, on ne peut pas vendre des poires d'un calibre inférieur à 60 mm. Celles-ci ne font même pas 55 ! », a-t-il affirmé, relevant que ses poires à lui, avec un tel calibre, partent pour l'industrie à des prix dérisoires, et dénonçant l'usage de produits phytosanitaires interdits en France.
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