Plus d'un million de propriétaires forestiers d'au moins un hectare avaient la charge d'entretenir 9,6 millions d'hectares de forêt en 2012, révèle une étude Agreste Primeur du ministère de l'Agriculture, diffusée le mardi 3 décembre 2013.
La structure de ces propriétés a peu évolué depuis 1999, et reste morcelée : 93 % de ces « îlots » font moins de 4 hectares, les trois quarts moins de 1 hectare ; un tiers (36 %) de la surface des forêts privées est ainsi constituée d'îlots d'au plus 4 hectares. Le morcellement des propriétés peut constituer un frein à l'exploitation sylvicole.
Les propriétaires de 25 hectares ou plus détenaient 50 % des surfaces forestières en 2012, et ils assuraient les trois quarts de la commercialisation de bois à des professionnels.
Par ailleurs, un tiers des propriétaires (34 %) ont mentionné la production de bois dans leurs principaux objectifs, alors que la majorité évoquait le lien affectif dans leurs motivations à cultiver une forêt (66 %) ou également dans le but de se constituer un patrimoine (35 %).
Les autres attentes (préservation de la biodiversité, territoire de chasse) étaient moins fréquemment citées (11 % chacune). La recherche d'un avantage fiscal était rarement mentionnée et concernait davantage les gros propriétaires (1 % des propriétaires mais 4 % des surfaces). 8 % des propriétaires (représentant 6 % des surfaces) ont déclaré n'avoir aucune attente vis-à-vis de leur forêt en 2012.
Cette échelle dans les attentes est aussi liée à la taille des propriétés. Si l'attachement était toujours majoritairement cité en 2012, les propriétaires de plus de 100 hectares ont cité plus fréquemment le patrimoine (47 % d'entre eux), la production (44 %), la chasse (18 %), un avantage fiscal (10 %).
Les outils de développement forestier comme les documents de gestion, destinés à rationaliser les pratiques sylvicoles, en vue d'une meilleure production de bois, se diffusent progressivement, en particulier auprès des petits propriétaires, souligne la note Agreste Primeur. En 2012, 6 % des propriétaires, détenant 42 % de la surface forestière, déclaraient avoir au moins un document de gestion.
Il ressort que près de la moitié des propriétaires ont récolté du bois au cours des cinq dernières années. Les trois quarts d'entre eux (77 %) n'ont utilisé ce bois que pour eux-mêmes (autoconsommation) ou l'ont vendu directement à des particuliers. La quasi-totalité des propriétaires (96 %) détenaient moins de 25 hectares, et 11 % des propriétaires, détenant près de 40 % de la surface en forêt, ont vendu du bois à des professionnels.
Les propriétaires de plus de 25 hectares ont été un tiers à commercialiser du bois auprès de professionnels. Ils représentent les trois quarts des ventes aux professionnels en 2012, avec 34 % des surfaces en forêt.
Le renouvellement des peuplements reste limité : les plantations effectuées au cours des cinq dernières années ont concerné 4 % des propriétaires et 2 % de la surface totale en forêt. Parmi ceux ayant effectué une coupe rase (9 % des propriétaires), un quart d'entre eux ont replanté, les autres s'étant pour la plupart contentés de régénération naturelle.
Un tiers de l’ensemble des propriétaires, représentant un tiers de la surface forestière, considèrent que le potentiel de leur forêt n'est pas suffisamment exploité. La première raison invoquée est le manque de temps ou de connaissance du marché (42 %), puis les difficultés d'accès ou l'absence de desserte (25 %).
Mais 16 % déclarent poursuivre un autre objectif que la seule production de bois (maintien de la biodiversité, espace de loisir, territoire de chasse). Seuls 8 % mentionnent un prix du bois insuffisant, même si ce motif est le premier invoqué par les propriétaires de 100 hectares et plus.
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