En matière de foie gras, l'excédent commercial français a enregistré un bond de 50% l'an dernier malgré la crise de la grippe aviaire.
«La France affiche pour la première fois de son histoire un excédent de la balance commerciale dépassant 50 millions d'euros dans ce secteur», s'est félicité jeudi Jean Schwebel, président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog).
Malgré les craintes occasionnées par la grippe aviaire qui ont gelé les expéditions dans une cinquantaine de pays pendant plusieurs mois, la France a exporté en 2006 pour 91,6 millions de foie gras. Les exportations ont été multipliées par sept en 20 ans.
Ses principaux clients sont l'Espagne, qui a importé l'an dernier pour 34 millions d'euros, suivi de la Belgique (11), du Japon (9), de la Suisse (8,7) et de la Grande-Bretagne (4,6).
Les Etats-Unis, qui appliquent depuis 1999 une taxe d'importation de 100% en représailles parce que la France refuse d'importer de la viande de boeuf traitée aux hormones, restent un petit marché (841.000 euros).
Dans le même temps les importations, qui ne représentent plus que 12% de la consommation française pour un total de 41 millions contre 40% il y a 20 ans, ont chuté de 18% (-23% pour le canard, -6% pour l'oie).
Le chiffre d'affaires des entreprises françaises de foie gras, qui représentent 30.000 emplois directs et 100.000 indirects en France, est estimé à environ 1,6 milliard d'euros, pour une production de près de 20.000 tonnes.
La France reste de très loin le premier producteur et le premier consommateur mondial.
La production française (19.552 tonnes en 2006, +4%), avec environ 38 millions de palmipèdes, atteint 78% du total, devant la Hongrie et la Bulgarie. Le Sud-Ouest représente à lui tout seul les trois quarts de la production nationale, les deux autres principales régions productrices étant les Pays-de-la-Loire et l'Alsace.
Les chiffres sont tout aussi impressionnants pour la consommation, avec 75% du total mondial. Un appétit qui ne cesse de grandir. Les ventes dans les grandes surfaces ont ainsi progressé l'an dernier de 4,4% en volume et 6,8% en valeur par rapport à 2005.
Le foie gras de canard continue de dominer largement (94% du total), même si le foie gras d'oie a connu une progression de 28% en volume en 2006.
Mais la filière reste vigilante car les opposants au gavage des animaux ne désespèrent pas de faire interdire un jour par Bruxelles la production de foie gras dans les 27 pays de l'Union européenne, comme ils l'ont obtenu en Israël.
«Les animaux ne souffrent pas pendant le gavage et leurs foies ne sont pas malades car sinon les réglementations alimentaires nous interdiraient de les vendre», se défend M. Schwebel. Et d'ajouter que «pour améliorer leur bien-être», la profession s'est fixé comme «objectif d'abolir les cages individuelles d'ici 2015».
