L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a adressé à Michel Barnier les résultats de l'évaluation du vaccin atténué contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) que les Italiens proposaient à la France d'utiliser pour maintenir les envois de broutards de l'autre côté des Alpes.
Le verdict est sans appel: «Il n’est pas envisageable compte tenu des risques encourus, tant pour la santé humaine que pour la santé animale, d’autoriser l’utilisation de ce vaccin.»
Le vaccin en question, mis au point par un institut de recherche italien, est un vaccin vivant. L’Afssa souligne des «lacunes majeures» du dossier fourni par les autorités italiennes pour évaluer le produit. Elle précise qu’elle n’a pu obtenir «aucun élément sérieux et formalisé» sur le vaccin en question lorsqu’elle a lancé son évaluation en septembre. Les experts français ont dû attendre novembre pour obtenir «quelques éléments documentés mais extrêmement frustres».
L'Agence souligne «l’absence d’essais satisfaisants chez les bovins et l’insuffisance des essais chez les ovins» pour ce qui est de l’efficacité du vaccin. Pire, «les quelques essais réalisés ne permettent pas de conclure favorablement à l’innocuité (du vaccin, NDLR) pour l’animal vacciné. L'administration d'une dose de vaccin semble induire une hyperthermie ainsi qu'une virémie» chez les ovins comme chez les bovins.
Enfin, la directrice de l’Afssa termine son courrier au ministre de l'Agriculture en s’étonnant de l'attitude de l’institut de recherche italien qui, selon elle, «expose le consommateur et le cheptel européen à un risque sanitaire réel». Tout cela «à des fins commerciales sans réaction des instances européennes ou nationale compétente».
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