Au 8 janvier, 1.908 foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) ont été recensés dans les quatre départements de la Bourgogne. La maladie entraîne de lourdes pertes chez certains éleveurs.
La détection de la FCO obligatoire pour la vente de broutards fait ressortir un nombre important de sérologies positives chez les éleveurs de bovins allaitants. La Nièvre est la plus touchée. La Saône-et-Loire est plus épargnée. Le département a été protégé par le massif du Morvan. Le vecteur est arrivé par la vallée de la Saône. Sur 100 foyers déclarés, 15 troupeaux ont présenté des signes cliniques. En Côte-d'Or et dans l'Yonne, des cheptels ovins ont perdu plusieurs dizaines de brebis.
Les troupeaux laitiers sont très affectés par la maladie dans ces deux départements. Les incidences sont directes sur la production de lait et les pertes de veaux.
Parmi les producteurs de lait touchés: Jean Bertrand, éleveur à Poiseul-la-Ville en Côte-d'Or. Une visite des représentants de la DDAF et de la préfecture a été organisée sur son exploitation de 71 vaches laitères, qui compte 3 associés.
Les répercussions économiques de la FCO sont estimées à 42.600 € sur la campagne 2007-2008. Il va notamment manquer à l'exploitation 70.000 litres de lait pour faire son quota de 506.000 litres.
Elle enregistre ainsi 34.735 € de pertes de produits dont 28.390 € de manque à gagner en production de lait (jusqu'en mars 2008), 4.000 € de pertes génétiques et 2.345 € en veaux morts et avortements.
Les charges supplémentaires s'élèvent à 7.915 € dont 2.800 € de frais vétérinaires, 4.725 € de remplacement d'animaux et 390 € en inséminations artificielles.
Jean Bertrand a constaté à la fin de septembre des signes de la maladie sur une vache tarie. Les trente premières prises de sang réalisées par la suite se sont révélées toutes positives.
Sur un lot de 17 génisses, les écographies à 40 jours ont montré seulement 5 bêtes pleines. Tout son troupeau est touché. «Entre le 15 novembre et le 20 décembre, nous avons comptabilisé 25 mammites», souligne Jean Bertrand.
«Ce qui m'inquiète le plus, ce sont les problèmes de reproduction. Normalement, je finis les inséminations en décembre. Je n'ai pas 50% de vaches pleines actuellement.»
Les cheptels ne manifestent pas tous les mêmes symptômes. La fièvre catarrhale provoque plus de boiteries et des mammites chez certains. Chez d'autres, les pertes de lait et les avortements sont plus importants. Jean Bertrand a constaté un phénomène inquiétant: des vaches ont fait une deuxième crise 50 jours après le dépistage de la maladie.