Le plan de vaccination contre le sérotype 8 (BTV8) de la fièvre catarrhale ovine (FCO), présenté mercredi par le ministère de l'Agriculture, fait toujours débat.
L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) devrait publier la semaine prochaine un avis, qualifié par certains de «critique», sur la stratégie retenue par l'Etat. Quant aux représentants des vétérinaires, ils continuent d'argumenter pour que la campagne de vaccination se déroule dans le cadre du mandat sanitaire.
La Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF) a ainsi adressé le 3 mars 2008 une lettre ouverte à Michel Barnier dans laquelle elle revendique la mise en oeuvre de la campagne de vaccination dans la cadre du mandat sanitaire. Elle considère la participation des éleveurs comme essentielle, «notamment en assurant la contention des animaux».
Comme le Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL), la FSVF fonde son argumentation sur le fait que la campagne à venir est «un programme massif de vaccination et une opération de prophylaxie collective dirigée par l'Etat». Elle ajoute que l'autorisation temporaire d'utilisation (ATU) dont bénéficient les vaccins français prévoit que leur emploi soit réalisé «sous le contrôle du vétérinaire sanitaire».
De son côté, la Fédération nationale bovine (FNB) estime que l'éleveur peut vacciner ses animaux. Le syndicat s'appuie sur les dernières évolutions réglementaires concernant l'emploi du médicament vétérinaire, et qui officialise le rôle d'infirmier de l'éleveur. «Au moment de passer à la pratique, nous sommes dans l'impasse, regrette Jean-Pierre Fleury, un des vice-présidents de la FNB. Nous allons porter le débat devant les politiques pour faire évoluer les textes.»
Il reste le cofinancement accordé par l'Union européenne pour les campagnes de vaccination. Le dernier comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale (CPCASA) a précisé que pour l'obtenir, la vaccination devait être faite par un vétérinaire ou sous sa supervision directe. Cela n'empêche pas Bruxelles de reconnaître comme valable les plans où les éleveurs vaccinent. C'est d'ailleurs la voie qu'a adoptée le Royaume-Uni.
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