«850 millions de personnes dans le monde sont sous-alimentées. 70% sont des paysans», relève un rapport intitulé ''Faim dans le monde et politiques agricoles alimentaires: bilan et perspectives'' présenté le mardi 20 mai 2008 par le Conseil économique et social (CES).
Pour Jocelyne Hacquemand, rapporteur de cette étude, «lutter contre la faim dans le monde est un choix politique». Il faudrait, selon elle, «doubler la production agricole mondiale pour répondre aux besoins alimentaires actuels».
Le document préconise la souveraineté alimentaire des pays en développement comme l'un des enjeux essentiels de cette lutte. Cela doit passer par le développement d'une agriculture familiale et moderne et par la mise en place d'une politique agricole au niveau national.
Les OGM ne seraient pas, selon Jocelyne Hacquemand, «la solution-miracle» à la sous-alimentation, ce type d'agriculture ''industrielle'' ne correspondant pas aux besoins des pays en développement.
Le rapport propose aussi comme outil de développement des pays pauvres la mise en place de politiques de soutien au niveau mondial: annulation des dettes, augmentation des aides au développement, coopération internationale, imposition des hauts revenus et des sociétés, etc.
De plus, selon Luc Guyau, vice-président du CES, «l'alimentation ne peut pas être durable sans outils efficaces de régulation du marché».
Le CES souligne enfin la nécessité de rénover la FAO pour «accroître et renforcer son rôle face aux enjeux agricoles, alimentaires, énergétiques et environnementaux».